Bled à deux vitesses

Le 07-09-2012
Par Erwan Ruty

Il y a ceux qui sont partis dans de pittoresques 504 break voir leur « tonton du bled », ceux qui ne connaissent pas les vacances (ils seraient 42% des français cette année), et ceux qui touristent. Les conditions de voyage et d’accueil ne sont pas les mêmes ; on reconnaît bien les privilégiés (les touristes qui peuvent se rendre où ils veulent), et les autres, qui ne peuvent même pas faire venir leurs parents africains, parce qu'ils seront toujours suspectés de vouloir immigrer. Une forte amertume s'en ressent du côté de la part de ces derniers… deux visions des échanges humains entre la France et les autres pays, notamment les anciennes colonies.

Pourtant, certains arrivent à passer entre les mailles du filet : des associations dans le cadre de voyages humanitaires (projet d'échange avec les sahraouis rapporté par Med'in Marseille). Le rapport au bled est aussi ambivalent, comme le révèlent les textes de bon nombre de rappeurs : bizness ou nostalgie ? Et si la traversée de la Méditerranée reste pour la plupart un défi insurmontable, les projets de développement initiés par les enfants d'immigrés à la suite de leurs parents restent parfois un moyen de préserver des liens entre générations, et entre France et des pays comme le Mali. Reste qu'aujourd'hui, certains lieux sont marqués par l'empreinte de ces voyages, comme les ports et les aéroports (en particulier Roissy). Une empreinte qui promet d'être durable. En route !
 
 

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