
La Marche pour l'Egalité, catalyseur de la conscience des femmes musulmanes et féministes

Marilaure Mahé, qui compte parmi les premières marcheuses de La Marche pour l'Egalité de 83 est l'auteure du roman « En marche », éditions Sokrys, qui raconte cette aventure. Elle était présente à villiers-le-Bel le 23 juin 2014 lors de la Quatrième université des banlieues et de la communication de Presse & Cité, avec Réponses citoyennes. Un témoignage central sur l'implication des femmes.
Comment les femmes se sont intégrées dans la marche de 83 ?
Marilaure Mahé : Les femmes ont pris part à la marche à travers de multiples associations de quartiers sur des revendications pas exclusivement féministes, mais pour défendre d’une manière générale l’égalité des droits et dénoncer les crimes racistes et les crimes policiers. On peut considérer que cette manifestation a été le catalyseur de la conscience des femmes musulmanes et féministes.
Sur quels références historiques s’appuient ces collectifs ?
M.M : Il y a par exemple « le mouvement des folles de la place de Mai » en Argentine qui rassemble de mères de familles qui dénoncent la disparition de leurs fils pendant « la guerre sale » livrée par la dictature militaire (ndlr 1976-1983).
Quelles ont été les évolutions politiques suite à la marche de 83 ?
M-L M : Les conséquences directes sont : l’interdiction de la vente d’armes en libre service dès 1984, la création de la carte de résident de 10 ans et la possibilité pour les associations ayant plus de 5 ans d’existence de pouvoir se porter partie civile dans des procès.
Et quelles ont été les évolutions sociétales ?
M.M : La marche a permis une prise de conscience des femmes issues des quartiers et favoriser l’émergence d’une culture beur. Cela a aussi modifié le regard que les hommes portent sur les femmes et leur place dans le foyer. La place des femmes n’est alors plus cantonnée à la maison !