Après un succès triomphal l’année dernière, Barbès café, spectacle musical sur le thème de l’immigration maghrébine, replante son décor au Cabaret sauvage pour une nouvelle édition actualisée aux gré des évènements de l’année. Avec 15 nouvelles représentations, du 1er au 24 février, sur une idée originale de Méziane Azaïche (qui dirige le Cabaret sauvage), écrit en collaboration avec Naïma Yahi et et mis en scène par Géraldine Benichou, Barbès café raconte l’immigration nord-africaine en France… en musique, façon cabaret des années 50 ou 60.
Les blessures de l’exil confiées aux copains du bled, sur le chemin de l’usine, dans les bars de Nation, Belleville, Barbès, créant une mémoire collective. Formidable outil de reconstruction des différents « âges » de l’immigration maghrébine en France. Des chants qui ont traversé les époques, repris par des musiciens contemporains (Samira Brahmia, Sarah Guem, Annie Papin, Salah Gaoua, Amar Chaoui, ou encore HafidDjemai). Un passé qui nous éclaire sur un présent prompt au rejet de l’autre. Loin des discours politiques qui tendent à exacerber les différences, Meziane Azaïche donne une version beaucoup plus humaine de la présence nord-africaine en France.

Avec, clin d’œil à l’année 2011et au vent révolutionnaire qui a soufflé sur le monde arabe, en marge du spectacle, un débat le 24 février, dans le cadre de la Semaine anticoloniale, sur le thème :« Révolutions arabes. Le troisième temps des luttes anticoloniales ? » D’autres rencontres et discussions sont au programme. Avec chaque soir un invité politique dont les noms sont jusqu’à présent précieusement gardés. Ainsi que des concerts « hors les murs » d’une durée de 45 minutes dans des foyers de vieux immigrés. Et pour finir, une exposition-photo de Leïla Bousnina, sur les « Chibani d’Ici » ainsi que les installations d’Ali Guessoum toujours sur les thèmes de l’immigration et de la mémoire.
Plus qu’un spectacle, Barbès café est une invitation au dialogue, à la rencontre, et à l’échange. Tout ce dont on avait besoin pour 2012.
D.B.M