Comme une traînée de poudre sur la toile (facebook, exactement) une jeune équipe, essentiellement issue de quartiers populaires, a initié le 1er mars une opération d’agit’ prop’ intitulée la « Journée sans immigrés – 24 heures sans nous ».
Un sujet qui jusqu’alors restait confiné au militantisme old school des vieilles associations de travailleurs immigrés façon ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France) ou des sans-papiers, coachés ou non par la CGT. Et si la plupart des nouveaux français issus de l’immigration ne se reconnaissent pas dans le terme « immigré », la mobilisation vise justement à dénoncer ce sentiment qu’ils ont d’être toujours regardés comme tels. So You TV, avec la complicité des agences I-Screen et Ressources Urbaines, elles-mêmes travaillant dans et sur ces banlieues qui doivent tant aux immigrés, se sont portés volontaires pour être embedded avec ces jeunes militant(e)s pour suivre de près leurs projets, ainsi que la manière dont la classe politique les recevait, dans une ambiance franchement assez moyenne de dérapages incontrôlés sur l’immigration et l’identité nationale. D’où un premier test gaguesque à l’Assemblée nationale le 24 février dernier, où on s’est permis de demander à nos élus « Quel délit commettre pour voir sa carrière politique boostée ? » (cf « affaires » Soumaré, Devedjian et Madelin). Réponses garanties langue de bois 100% pur teck. Rebelote le 27 février auprès des organisateurs de la journée sans immigrés et de la semaine anti-coloniale, où on cherchait à comprendre comment deux structures, une jeune et une moins jeune, tentaient de réfléchir à la place de l’immigration et de sa descendance dans la société française. Et enfin, point d’orgue de cette semaine très immigrée avec la journée du 1er mars, devant l’hôtel de ville de Paris, où se retrouvaient des dizaines de motivé-e-s pour… montrer à quel point leur absence serait remarquable !

Erwan Ruty / Ressources Urbaines pour So You TV

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