
Artistes et enseignants se mobilisent pour l’éducation par la musique

Zebrock à l’Olympia, ça changeait de la boue des habituelles scènes Zebrock de la fête de l’Huma ! L’équipe de l’association, au grand complet, Conseil d’administration compris, avait sorti le grand jeu, cravate et costard de circonstance, pour une conférence de presse en ce 18 novembre. Conférence en forme de cri d’alarme pour interpeller les généreux donateurs historiques qui ont sévèrement sabré dans les financements de l’association d’éducation musicale pour 2009.
Acte incompréhensible pour bon nombre des 150 artistes et des enseignants qui ont permis depuis la naissance de l’asso à près de 18 000 élèves de faire connaissance avec la création musicale, essentiellement en Seine-Saint-Denis où Zebrock joue à domicile. Pourtant, Zebrock continuera, même si pénurie il y a. Pendant 8 mois, un travail va être effectué autour de 20 chansons. Le thème de cette année : « Chansons majeures ». « Parce que Zebrock au Bahut est majeur au bout de 20 ans d’existence, explique Edgard Garcia, directeur de l’association. Et aussi pour montrer aux jeunes que certaines choses peuvent être plus importantes que d’autres et qu’ils doivent être en capacité de construire leur propre vision sans se la faire dicter par le marché ». Certains artistes présents insistent : pour eux, ce genre d’initiative permet d’être « dans un autre logique que la Star academy ». Entre les chansons de Charles Trenet ou de la slameuse Bam’s, cette année, la Marseillaise figure dans la sélection. « Il n’y pas beaucoup de monde qui prend la peine d’apprendre certaines choses aux gamins sur la Marseillaise, comme le contexte dans lequel elle a été écrite. Nous avons travaillé avec l’historien Claude Mazauric qui a écrit un texte à ce sujet. On ne peut pas reprocher à quelqu’un de ne pas connaître ce qu’on ne lui a pas fait connaître ».
A part ce projet phare, l’association, qui centre son action culturelle autour des musiques électriques et populaires, s’adresse également aux groupes d’Ile-de-France en leur donnant un coup de pouce via son projet « Le grand Zebrock ».
Zebrock… mais pas Zebrap pourrait-on s’étonner au vu de la sélection musicale ?! Edgard Garcia nuance : l’association est à l’origine de la mythique tournée NTM-IAM (accompagnés des Littles et de Tonton David) en 1990. Marie Bihan, chargée de communication de la structure, revient quant à elle aux cafés musicaux mis en place par Zebrock, et notamment celui organisé à Noisy-le-Sec en présence du groupe La Caution. Ces moments de rencontre serviront d’ailleurs à la construction du projet « Mixages » sur la mémoire musicale de la Seine-Saint-Denis avec à la clef « un site Internet participatif, collector, qui recueillera les souvenirs musicaux des habitants du département » annonce-t-elle.
La portée de cette conférence de presse n’est pas uniquement commémorative. L’attention est attirée sur les difficultés que traverse l’association « Le département de la Seine-Saint-Denis a réduit la subvention qu’elle nous accordait de 35%. Précise le directeur. La DRAC (ministère de la culture), au lieu de multiplier sa subvention par 10 ce qui serait la chose intelligente à faire, nous l’a tout bonnement supprimée. Les artistes qui sont venus nous soutenir comme Christian Olivier des Têtes Raides, San Severino, Clarika, Bam’s ou Alain Leprest et les professeurs qui ont participé au programme ne comprennent pas la raison invoquée par le département qui est de ne plus faire « Zebrock au Bahut ». Ils en on marre que l’on maltraite les gens qui font du boulot de terrain ». A bon entendeur…