La séance des asso: pour comprendre comment de jeunes pantinois sauvent une réalisatrice de l'échec.

Le 29-05-2018
Par Célia Kadi

Le 31 mai, au ciné 104 aura lieu la séance des associations organisée par Les Engraineurs en colaboration avec Le MédiaLab93 et Le Collectif Tribudom. Une séance pour visionner sept courts-métrages réalisés lors de résidences et de stages de réalisation collectif à Pantin.

Chaque année, l'association Les Engraineurs organise "la séance des associations", un événement dédié à la diffusion des films réalisés par les jeunes de l'association. L'occasion rêvée de voir son oeuvre projetée sur grand écran devant amis, famille, voisin ou curieux. Cette année, l'évènement est organisé en collaboration avec LeMédiaLab93 et Le Collectif Tribudom.
"Le but de cette collaboration est de faire se rencontrer les associations audiovisuelles et de créer de potentiel nouveau projet", nous explique Manon Coret la chargé de projet des Engraineurs.
Cette soirée permettra également de mettre en avant trois métiers du cinéma auprés du jeune jeune public de ces associations. Une réalisatrice de documentaire, un pilote de drone et un directeur technique feront une présentation de leur métier aidés par les stagiaires d'atelier audiovisuel.

Parmi les court-métrages diffusés jeudi 31 mai, deux résultent du tout premier "Kino93" en octobre 2017 aux quatre-chemins (Pantin). Sarah Cohen, réalisatrice du film "des barres", est une adepte des kino depuis cinq ans. Originaire d'Aubervilliers ce Kino93 lui tenait particulièrement à coeur, "Je trouvais ça hyper important et excitant de faire un kino là d'où je viens".
Les kinos rassemblent pendant une période définit des participants appelés kinoïtes qui ont pour consigne de réaliser un ou plusieurs court-métrages sur un même site. Les kinos existent pour créer des rencontres et donner la chance de raconte ses propres histoires. Sarah nous confie avoir toujours ce stress de devoir arriver sans idée et de construire quelque chose à partir de rien en seulement quelques jours. "Résultat, je fais le film le dernier jour" dit-elle en rigolant.

"CES JEUNES ME SONT APPARUS COMME UNE ÉVIDENCE"

La jeune femme qui venait avec l'envie de raconter ces dix-neuf premières années vécues à Pantin n'arrivait à rien à part tartiner des pages et des pages... Aucune idée concrète à l'horizon.
48h avant la fin de la session une rencontre changea la donne. "Un jour de jeunes garçons ont franchi le portail, ils avaient vu sur le lieu depuis leur tour" nous explique-t-elle. La curiosité de ces enfants a immédiatement redonné l'inspiration à Sarah: "Ils me sont apparus comme une évidence et il me restait plus que 48h pour tout faire.".
La plus grosse difficulté pour elle était de se faire violence, de gagner la confiance de ces jeunes et surtout de leur faire confiance à son tour. Le défi était complet pour la jeune réalisatrice qui a exposé son scénario aux trois garçons autour de tacos.

"DES BARRES: COMMENT DES JEUNE PANTINOIS SAUVENT UNE RÉALISATRICE DE L'ÉCHEC"

Au final l'expérience fut aussi périlleuse qu'inoubliable pour tous, donnant naissance à un court métrage authentique et sincère. Sarah n'oubliera jamais cette expérience: "Je me suis lancée dans ce projet avec des enfants (une première aussi) qui m'étaient totalement inconnus et j'ai appris quatre jours plus tard que j'étais enceinte. Ça m'a bouleversée..."

Son film, "Des barres": oppose deux générations, deux manières de voir (homme et femme). L'histoire tourne autour d'une femme qui vient de se faire larguer et de sa rencontre avec trois jeunes garçons qui vont s'appliquer à lui redonner le sourire, mais à leur manière. Une belle histoire aussi comique que touchante. " Il faut venir voir ce film parce que c'est un petit film où on se tape des barres", promet Sarah.

http://les-engraineurs.org/le-programme

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