Vu d’ici : des immigrées racontent leur vie, entre théâtre et journal
Le collectif de femmes du Blanc-Mesnil Quelques unes d’entre nous travaille à faire émerger la parole des femmes de l’immigration, depuis des ateliers de cuisine d’un centre social, jusqu’aux planches de théâtres d’Europe. Vu d’ici sort un numéro exceptionnel en accompagnement de la nouvelle pièce du collectif, « Et puis nous passions le pantalon français ».
Sayad a raconté les histoires de nos vies
Sous la conduite de Zouina Meddour, ce collectif a ressuscité le journal Vu d’ici, publication associative du centre social des Tilleuls pendant plusieurs années. Un périodique lui-même co-réalisé par les habitants du quartier des Tilleuls, avec l’aide experte de journalistes du Monde diplomatique et de photographes professionnels. Et une prise de parole inédite de femmes de l’immigration, qui ont travaillé sur des textes du sociologue trop peu connu Abdelmalek Sayad, compagnon de route de Pierre Bourdieu, qui jugeait ses travaux sur l’immigration, notamment La double absence, comme une « science de service public ». Enfin, une pièce entre théâtre (avec la compagnie Wor(l)ds), danse (avec la compagnie de hip-hop locale No Mad) et éducation populaire, à la manière de la culture telle que la concevaient Kateb Yacine ou Bertolt Brecht : « On repart à l’origine du théâtre, lieu de parole et de politique », revendique Zouina Meddour. Soit, un « théâtre de la vérité ». « Sayad a raconté les histoires de nos vies », résume l’une des participantes.
Vu d’ici rend compte du travail effectué, de cette démarche rare, de ses objectifs, et ce, de manière particulièrement somptueuse.
E.R.
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