
Bataille mythique de duos au Blanc-Mesnil

La 6ème édition du « Battle Duo mythique » a attiré une fois de plus les fans de danse « All styles » samedi dernier au Blanc-Mesnil. Tous styles confondus, mais une constante : le duo, qui favorise la complémentarité entre danseurs.
Duo mixte
Block Party en intérieur
L’atmosphère chaleureuse à l’intérieur de la salle polyvalente du Deux-Pièces Cuisine, Contraste avec l’ambiance déserte de l’avenue Paul Vaillant Couturier, un peut trop calme pour mettre « la fièvre du samedi soir ». « Une Twingo bleue et une Opel Zafira bloquent l’entrée. Ca existe encore les Twingo ? » entonne au micro Rajdi, ancien d’Aktuel force et spécialiste francilien de l’animation de battles, fidèle à sa gouaille vanneuse.
Le headspin
ce qui compte en plus de la technique c’est la complicité entre les danseurs
Les règles c’est les règles
Ici on ne plaisante pas avec les règles : 2 passages éclairs de 45 secondes par groupe et un choix aléatoire entre deux catégories, « Break » et « Hip hop », pour la musique, qui peut aller du rap oldschool à la house en passant par la funk et le breakbeat. Avec un triple collège de votants : par le public, les autres danseurs et l’arbitrage final d’un danseur confirmé : Ange, aka « El Funky Juice », en l’occurrence. « Le concept est une compétition entre duos tous styles confondus, ce qui compte en plus de la technique c’est la complicité entre les danseurs. L’autre particularité du concept est que le public participe activement au jury avec les autres danseurs et le garde fou », explique l’organisateur Mehdi Slimani, danseur depuis 1995, artiste multicasquette et chorégraphe au sein de la Compagnie No Mad.
En mode Krump
Les transitions entre deux joutes et les séances de vote se font dans la déconnade savamment orchestrée
Diversité et bonne ambiance
Au fil des affrontements du premier tour, on est frappé par la diversité de la compét’. Diversité homme-femme, diversité dans les styles de danse, du Break au Krump en passant par la House dance et toutes les variantes de danse debout, mais aussi diversité des styles vestimentaires, qui varient entre le style dreadlocks camouflage, le style b-boy à l’ancienne où encore les jeans slim et le look décalé de hipster new yorkais.
Dans l’assistance on retrouve, bien sûr le reste des crews régionaux qui ont dû se contraindre à désigner deux représentants, beaucoup de candidats à la relève parmi les plus jeunes et quelques darons qui ont l’air agréablement surpris de la créativité de leur progéniture. Les transitions entre deux joutes et les séances de vote se font dans la déconnade savamment orchestrée par Rajdi qui ne manque pas de titiller les participants sur leurs origines : « C’est quoi Ton blaze ? Karambar ? avec un w ? », lance-t-il au danseur locksé et… blasé. Mais les rires de la salle l’emportent sur ce regard qui signifie « t’es lourd ».
Ptit Lu et Candy Man, Badness Crew
And the winner is…
En finale, le match est serré. D’un côté les Real Underground et leur Krump survitaminé tout en convulsions et saccades, de l’autre, le style technique et polyvalent des Badness crew. Le verdict du public se joue dans un mouchoir de poche. Ca sera à Ange le « garde fou » de la soirée des trancher : « Les Badness ont plus mélangé les styles, ils avaient plus de variantes. Real Underground j’ai bien aimé, mais ils sont restés un peu sectaires dans leur truc de Krump. » Le fait que le Krump, ce style de L.A arrivé plus récemment en France que son cousin le Break, aille malgré tout jusqu’en finale, montre bien la vitalité de mouvement Hip hop et sa propension à se renouveler.
Yannis Tsikalakis (Texte et photos)
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