
Orientation : BEP chaudronnerie, non merci !

Trop souvent les élèves des quartiers populaires sont orientés vers des voies de garage à la fin du collège. Le club XXIème siècle réunit des cadres et des universitaires qui tiennent à démontrer que la diversité est « une chance pour la France et un élément de sa modernité ». Samedi 10 avril à Sciences Po, en partenariat avec l’IEP, le club organise, la 5ème édition des Entretiens d’excellence, une présentation par des professionnels, « issus de la diversité » les « filières d’excellence » de l’enseignement supérieur français.
Amadou Ngom, chef d’entreprise dans l’informatique, est responsable du déploiement national de l’opération. Il revient sur les origines de la démarche. « Le système d’orientation mis à la disposition des collégiens et lycéens et pour le moins améliorable, explique-t-il. Il y a un vrai problème d’égalité des chances. Si on n’a pas le papa, la maman, l’oncle ou la tante qui donnent la bonne information au bon moment on se voit proposer un BEP secrétariat. Cela part de bons sentiments, de la volonté d’orienter les jeunes vers des études courtes. Plusieurs jeunes imaginent que les études longues ne sont pas faites pour eux : trop chères, appartenant à un univers culturel qui leur parait éloigné…Il y une forme d’autocensure. »
Motif de la demi-journée : des membres du club XXIème siècle vont expliquer au jeunes présents, autour de 9 ateliers répartis par branches professionnelles (Banque-Finance-Gestion-Conseil, Commerce-Marketing-Communication-RH, Environnement, Haute Fonction Publique, Ingénieurs, Journalisme-Medias …), en quoi consistent leurs métiers respectifs et quels cursus permettent d’y accéder. « Il y a un processus d’identification pour ces jeunes étant donné que les intervenants sont des gens qui leurs ressemblent » explique Amadou Ngom.
Que doit-on entendre par filières d’excellence ? S’agit-il uniquement des grandes écoles, par opposition à aux filières universitaires ? « L’idée n’est pas que tout le monde fasse Polytechnique, moi-même j’ai suivi un cursus universitaire, précise le responsable de l’opération. Le but est que chacun ait la possibilité d’aller au bout de son potentiel. Par exemple pour quelqu’un qui veut devenir expert comptable, il ne faut pas se limiter à un BTS compta, sauf si ce dernier est envisagé comme une étape. Il ne faut pas se mettre dans une situation où, dans l’entreprise, à un moment donné, on va bloquer votre évolution. »
Parmi le millier de jeunes attendu cet année, une cinquantaine pourront intégrer « la promotion de l’excellence » avec la possibilité d’être suivis par un membre du club jusqu’à l’obtention du baccalauréat. Ces « parrains » aideront les jeunes dans le choix de leur formation mais aussi « pour maintenir la flamme et dans les aspects pratiques comme le fait de trouver un stage en entreprise ». Le suivi de cet échantillon de participants, permettra également un « monitoring plus précis » de l’évolution des élèves participant à l’opération.
Depuis l’année dernière les entretiens d’excellence connaissent un développement national, en se déployant à Rouen et Bordeaux. Cette année, 7 villes viennent s’ajouter à la liste Pointe-à-Pitre, Saint-Denis-de-la-Réunion, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille et Montpellier.
YT
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