
L'errance des roms de Bobigny
A l’intérieur du gymnase, plusieurs femmes roms s’activent à balayer, alors que certains dorment déjà et que d’autres continuent de jouer. Depuis la mort tragique du petit Diego, samedi 23 mai, dans un entrepôt près du canal de l’Ourcq à Bobigny, plusieurs familles Roms se retrouvent héberger provisoirement dans le gymnase Henri Wallon par la mairie de Bobigny.
Depuis 3 jours, ils sont entassés les uns sur les autres « près de 440 personnes » nous disent-ils. La mairie a mis en place très peu de moyen. Ce qui leur sert de lit, ce sont des tapis de gymnastique. Et alors qu’ils ont tout perdu dans l’incendie, ils sont obligés de se débrouiller seuls pour trouver de la nourriture et des vêtements. De leurs affaires personnelles, ils ne leurs restent visiblement que des sacoches que les femmes gardent précieusement autour du cou.
Le drame a eu lieu samedi, vers 13 h 00 lors d’une explosion de bouteille de gaz, alors qu’une famille préparait son déjeuner dans une caravane. D’après Christian, 18 ans, (un rescapé de l’incendie) “le feu s’est propagé en quelques minutes en brûlant tout sur son passage”. Lorsque les secours sont arrivés, l’entrepôt était quasiment brûlé et les Roms avaient déjà évacué sauf Diego dont le corps a été retrouvé sous les décombres par les pompiers. Le cousin de Diego, âgé lui de 15 ans, indique que la dépouille mortelle va être rapatriée dans les prochains jours en compagnie de ses parents afin d’être enterré en Roumanie. Diego était un enfant unique. La famille du défunt est en deuil pendant 40 jours.
Dans peu de temps, la Mairie de Bobigny va les expulser du gymnase et ils ne savent toujours pas où aller. Ils n’ont plus de caravanes et chercher un endroit décent pour vivre.
Malgré toutes les difficultés qu’ils rencontrent, ils gardent le sourire et l’espoir qu’un jour, ils seront accepter. Avec des rêves pleins la tête comme Christian qui voudrait travailler dans une pizzeria. Vivre dignement, travailler… Actuellement, ce rêve est impossible pour les Roms car ils n’ont toujours pas droit de travailler en France. Ils ne peuvent pour l’instant que circuler…
Hana Ferroudja - Dawa/ Bobigny