LE HIP-HOP DANS LES JEUX VIDEOS, VERS UNE NOUVELLE IMAGE ? - 5Styles

Le 28-10-2010
Par xadmin

Marc Ecko Getting, Def Jam Fight For New York, 50 cent bulletproof ou Rapstar : Le hip-hop est de plus en plus présent dans les jeux vidéos urbains et si l’utilisation de ce genre musical s’est vu limité à la violence et autres clichés négatifs, aujourd’hui le rap est (re)présenté de manière plus réaliste.

Rapstar, le jeu vidéo qui met en avant le rap et sa musicalité sort ce mois-ci. On peut interpréter devant son écran et au micro des classiques du rap américain d’artistes comme 2Pac, Notorious Big ou encore du rap céfran avec Oxmo Puccino, NTM ou Sefyu. Un jeu dans la même lignée que Guitar Hiro qui permet de jouer les apprentis MC ou de délirer avec Papi qui pourra chanter « Laisse Pas Traîner Ton Fils ». Les plus rêveurs pourront même partager leurs freestyles en ligne, et pourquoi pas se retrouver en maison de disque ? Si on annonce avec joie et sérénité l’arrivée d’un jeu qui permet une belle visibilité à ce genre musical controversé, c’est parce qu’on a connu plus dur, c’est le moins qu’on puisse dire !
Du gangsta au karaoké. Tout commence en 2005 avec Fifty Cent, le rappeur qui a survécu à une terrible fusillade, blessé par neuf balles et qui a vendu plusieurs millions d’albums. La star internationale lance le premier jeu dédié à l’univers du rap mais pas n’importe lequel : le gansta rap ! Avec une belle campagne de publicité, l’opération réussit, les fans sont heureux d’incarner le rappeur au physique musclé et habillé d’un gilet par balles. Aux manettes on peut se bastonner, tirer sur ses adversaires et improviser aux platines. Autant dire que le cliché est exploité jusqu’au bout et qu’il fait vendre. Quelques mois plus tard, le phénomène traverse l’Atlantique et on retrouve Rohff, le leader du rap français associé à un jeu vidéo, et pas le plus soft, Scarface. Une sorte de GTA Like édité chez Konami, avec une trame de règlements de comptes entre narco-trafiquants. Le rappeur français a été pour l’occasion entièrement modélisé et a son propre personnage dans la version internationale du jeu. Il participe à la B.O du jeu avec « La résurrection ». Une belle opération marketing et un aboutissement pour le rappeur qui a fait plusieurs clins d’œil au héros du film dans la plupart de ses albums. L’autre leader, et concurrent de Rohff n’est pas resté en marge, puisqu’il a aussi prêté son image dans ce sens. Affichages publicitaires massifs avec Booba portant un flingue à la main droite et une tour en feu. Un slogan explicite : L’enfer des gangs n’a pas de limites. Le rappeur des Hauts-de-Seine a prêté sa silhouette et a même accordé un nombre important d’interviews à la presse du jeu vidéo et people. Il a bénéficié d’une belle exposition pour sa marque de vêtements Unkut, partenaire du jeu vidéo. « C’était un partenariat entre Saints-Row 2 et Unkut ; dans le jeu tu peux aller t’habiller dans le magasin et trouver la collection homme et femme », déclare l’intéressé au journaliste de Voici. La porte ouverte par le rappeur américain a séduit nos Français qui ont exploité ce cocktail molotov commercial. Le rap a permis d’attirer un public friand de violence et de clichés en prêtant son image à des jeux agressifs. L’arrivée de Rapstar équilibre la donne et redonne une représentation plus noble du genre. William, vendeur dans une enseigne de jeux vidéos et gamer : « Def jam Rapstar s'appuie sur un des nouveaux usages du jeu vidéo et amène donc un vrai hommage à la culture hip-hop et une expérience musicale de bonne qualité, sans oublier la dimension communautaire importante que revêt le jeu. En gros la musique est enfin à l'honneur, mais c'est notamment grâce à l’évolution du média jeu vidéo qu'une alternative comme Def jam Rapstar a aujourd’hui la chance de voir le jour. Le jeu a un potentiel fédérateur important propre aux jeux musicaux. Vient alors la question : la communauté est-elle prête au changement qu'amorce le hip-hop dans les jeux vidéos ? »

Rachid Santaki - 5Styles

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