Les mots sont importants, mais les actes encore plus : c’est pourquoi près d’une cinquantaine d’associations très militantes de retrouvent dans le collectif « Sortir du colonialisme », porteur de la 6è semaine anti-coloniale, du 19 au 26 février.

Une foultitude de débats et manifestations ont lieu entre ces deux dates symboles. On apprend ainsi que le 21 février fut la « Journée anti-impérialiste et anti-colonialiste » dès les années 50, depuis l’assassinat du groupe Manouchian un 21 février 1944 par les nazis, que Malcolm X fut aussi assassiné un 21 février, 1965 ; et que le 26 février 1885 est la date de la conférence de Berlin, où l’Europe se partagea une bonne partie de l’Afrique.

Selon les mots des organisateurs : « les nouvelles formes de colonialisme économique comme la dette odieuse, la recolonisation des terres ou la privatisation de pans entiers de l’Etat par des multinationales » justifient que l’anticolonialisme devienne « une des dimensions essentielles d’une stratégie alter-mondialiste pour qui veut combattre efficacement ce nouvel ordre » (jusques et y compris dans les quartiers populaires, et contre l’uniformisation culturelle, le pillage des ressources des pays du Sud ou un certain « apartheid social »).

Pour guider le néophyte et le militant dans cette jungle aux contours nébuleux, un « guide pratique d’anticolonialisme » a été opportunément publié, sous la houlette de Patrick Farbiaz, activiste écologiste multicartes depuis la création des Pieds dans le PAF (dans les années 80). Préfacée par Esther Benbassa, intellectuelle égérie des luttes de soutien aux minorités notamment, le guide en question, court et efficace, fournit adresses d’organisations de tous ordres et tous pays (kanaks, palestiniens, sahraouis, kurdes, antillais, etc ; et bien sûr toutes les structures que compte l’extrême-gauche française), pas mal de références bibliographiques, une série de discours fondateurs (de Toussaint Louverture au Sous-Commandant Marcos, en passant par Gandhi, Messali Hadj, Victor Hugo, Ho Chi Minh, Lumumba ou encore les surréalistes…). Pour terminer par une vingtaine de propositions d’actions concrètes, depuis le jumelage avec des villes « soumises au colonialisme », jusqu’au boycott de certains produits… sans oublier le soutien au commerce équitable, le parrainage de sans-papiers, l’apprentissage de langues minoritaires ou le remboursement de l’ancienne dette d’Haïti à la France ! Pour tous les goûts, et tous les combats, donc.

En vente auprès de tous les bons militants.

www.anticolonial.net

E.R