Samira Djouadi, déjà à l'initiative de la Fondation TF1, a encore frappé ! Elle lance les ateliers Résidence d'écriture avec la première chaine. Le principe ? Dénicher des auteurs de talents, issus des quartiers populaires. "L'idée est de les former aux bonnes recettes de l'écriture pour que TF1 puisse leur passer commande", explique t-elle, enthousiaste. Et quand elle parle des participants, son entrain est communicatif. De son propre aveu, "cette première session expérimentale laisse présager de belles perspectives." 

 

 

L'aventure commence, il y a tout juste un an. "J'ai beaucoup réfléchi à la façon dont on pouvait changer la fiction." Depuis qu'elle siège à la commission Image de la diversité de l’Acsé, Samira Djouadi est plus que sensibilisée à ces questions. Même si elle confie que le cinéma n'est pas son milieu, elle constate néanmoins que la diversité n'y est pas vraiment représentée."A TF1, je voyais le gâchis alors qu'il y a une vraie pénurie d'auteurs…"

 

 

Et pour introduire ses talents d'écriture dans le sérail de TF1, elle s'entoure de l'un des meilleurs producteurs de fiction, Alain Pancrazi. Véritable gage de professionnalisme- "il travaille avec TF1 depuis plus de 25 ans"- le producteur chevronné suit Samira Djouadi dans ce projet inédit. "Avec sa société, PM production, il fait partie du partenariat global au côté du service fiction de TF1 et de la Fondation", précise t-elle. Alain Pancrazi fixe alors les règles. "Pour lui, se lancer dans ce projet d'écriture, c'est aller jusqu'au tournage. Comme il dit, il n'est pas dans une cour de récréation !" La chaîne prend, également, le projet au sérieux. "On nous a d'emblée proposé de tourner un 90 minutes."

 

 

Une fois, la feuille de route définie, Samira Djouadi entame alors un travail de prospection. Le but étant de repérer des auteurs susceptibles de rejoindre la Résidence d'écriture. Elle active ses réseaux de terrain. "J'ai contacté des associations comme Cité'art mais aussi des institutions comme l'Acsé ou le CNC." Très vite, les premiers profils émergent. "J'ai reçu une quarantaine de dossiers." Parmi les critères, "être issu de banlieue et avoir déjà écrit." Au final, 8 candidats sont retenus. "Ils ont tous un parcours atypique. On a Yassine, le plus jeune, ancien géomètre ou encore Mabrouck Rachedi et sa soeur Habiba, tous deux écrivains."

 

 

Très vite les étapes s'enchaînent. Le groupe, épaulé par le producteur, écrit une soixantaine de pitchs, bases d'éventuelles fictions. La chaîne en retiendra 4. Depuis plusieurs mois, les 8 auteurs travaillent sous forme de binômes. "C'est tout l'intérêt d'un tel projet. Il y a une dimension à la fois collective et individuelle", souligne l'initiatrice de la Résidence d'écriture. Une nécessité tant la cadence est soutenue. "Certains ont quitté le projet face au rythme très chargé…", confie t-elle. Les plus endurants sont suivis par PM production. "Les auteurs bossent dans les locaux de la boîte de production, boulevard de Courcelles, aux côtés de leur référent, un ancien de TF1. On est vraiment dans une logique de passeurs de compétences."

 

En mars dernier, les 8 recrues ont bénéficié d'une formation dans un centre parisien. "Si l'on avait fait la formation plus tôt, on aurait certainement écrit différemment m'ont-ils dit", lance Samira Djouadi, amusée. "Mais, Alain et moi, nous voulions qu'ils restent dans une forme de spontanéité." 

 

Et justement, leur travail commence à payer si l'on peut dire. "Tous ont signé un contrat d'auteur avec le producteur." Montant des cachets. "Entre 15000 et 20000 euros par auteur." Une somme fractionnée puis versée progressivement de la production du pitch au tournage. Au rythme où vont les choses, le premier tournage devrait avoir lieu cet automne. "L'un des 4 projets est bien avancé. Nous commençons à réfléchir à des acteurs connus pour le casting." Quand la réalité dépasse la fiction...
 

 

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