«Safari Banlieue», ambiance de la frousse!

Le 15-09-2009
Par xadmin

Février 2008, 18h15, quartier des Clairs-Soleils, banlieue de Besançon. Une embarcation de citadins est prise d’assaut par une troupe de jeunes cagoulés. « Vous vous croyez où ? On est pas au zoo ici ! » hurle un preneur d’otage. Les passagers croient entendre le fameux « On est pas à Thoiry !» rugi par un certain Joey Starr à la figure de journalistes en reportage dans le 93.
Une patrouille de police prévenue par un témoin oculaire procède au contrôle des suspects et va faire une découverte… désarmante : l’attaque est orchestrée par une compagnie de théâtre, Lagbec (La Grave et Burlesque Equipée du Cycliste). C’est une des nombreuses trouvailles farcesques du « Safari banlieue », spectacle rocambolesque qui propose aux citadins de les emmener en bus dans un quartier dit « mal famé ». Au programme : cours d’architecture délivré par un urbaniste désabusé et nostalgique de ses défis architecturaux des années 60, apprentissage musclé des mesures de sécurité hurlées au mégaphone par une cheftaine hystérique, vente de casquettes djeuns pour s’adapter à la mode locale, enlèvement d’élu, puis visite à pied de la cité, guidée par un animateur homme à tout et rien faire. Des saynètes théâtrales faisant participer comédiens professionnels et habitants du quartier s’infiltrent entre les murs de Clairs-Soleils. Une rencontre festive vient clouer ce spectacle-débat, halte à la libre circulation des clichés et des fantasmes sur les cités. A l’arrivée, ce sont les idées reçues sur l’absence de sensibilité des habitants des quartiers pourtant dits «sensibles» qui auront été les plus malmenées.
Cette création, qui est l’aboutissement de cinq années d’action culturelle de la compagnie dans la cité des clairs so’, s’exporte vers d’autres quartiers de Besançon : Montrapon/ Fontaine Ecu le 24 octobre 2009 et l’année prochaine à Montbéliard les 4 et 5 juin 2010, et à Belfort, les 17, 18 et 19 juin 2010.
Mohamed Guellati, directeur de la troupe de théâtre Lagbec et auteur du spectacle, nous explique pourquoi l’image des quartiers s’inscrit dans une recherche plus vaste sur l’identité. Ce questionnement nourrit ses créations à travers des thèmes aussi universels que la « frontière », « l’migri », l’étrangeté (avec « Saleté » et « Vous avez de si jolis moutons, pourquoi vous ne parlez pas de vos moutons »), ou encore la mémoire dans sa prochaine création auto-fictionnelle, en collaboration avec le danseur Kader Attou : « Mémoire de papillon ».

Charlotte Cousteix

 

Visionner un montage du spectacle
http://www.lagbec.com/index.php/60-
 

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