
Paris Hip-Hop 2010 : le hip-hop est offishal dans la capitale

Depuis le milieu des années 90 Paris est considéré comme la première place du hip-hop en Europe et pour beaucoup comme la deuxième ville hip-hop mondiale, derrière la Grosse pomme. Il a pourtant fallu attendre 2006 pour que la capitale dispose, grâce à l’action de l’association Hip-hop citoyens, d’un festival régulier, soutenu par la ville, autour des cinq disciplines du mouvement. La 5ème édition de « Paris hip-hop : La quinzaine du Hip-Hop » se déroulera dans différents lieux parisiens du 22 juin au 4 juillet. Le très attendu concert de Nas et Damian Marley le 28 juin, où le digne fils de Bob et le lyricist du Queens présenteront leur album commun, sera certainement un des moments forts.
Les auditeurs franciliens de Générations 88.2 reconnaîtront facilement la patte de la « hip-hop soul radio» dans la direction artistique de la quinzaine. Son directeur Bruno Laforestrie, également président de Hip-Hop citoyens, revient sur la naissance de l’initiative : « Après le second tour en 2002 nous avons réalisé avec plusieurs artistes une chanson contre Le Pen. De là est née l’idée d’avoir un moyen d’intervention avec un impact socio-culturel local au-delà du média Générations. Dans le même temps, en 2003 à Paris il n’y avait pas grand-chose autour du mouvement. D’où l’idée de se donner un moment pour un projet fédérateur et symbolique. A l’image de ce qui se fait pour toutes les grandes disciplines, nous avons opté pour une quinzaine dans l’optique d’une valorisation culturelle du hip-hop. En fédérant, en acceptant tous les genres. Paris est historiquement un berceau du hip-hop en Europe où toutes les disciplines sont très importantes et implantées. Il s’agit aussi de montrer que c’est une capitale populaire pour sortir du cliché « Paris-Musée » autour du théâtre ou de l’Opéra. »
Comme pour les éditions précédentes, les organisateurs ont su trouver un équilibre en associant l’attractivité « grand public » et la présence de têtes d’affiches au côté underground et « activiste de terrain » inhérent au mouvement. Ainsi dans la même programmation se côtoient le grand concert du 28 et, par exemple, la « journée nos engagements » parrainée par les rappeurs Dry et Kohndo, pour valoriser les jeunes talents hip-hop du 20ème arrondissement. « Dans le hip-hop toutes les formes existent, estime Bruno Laforestrie. C’est un milieu culturel à la fois ouvert et entreprenant. Nous avons décloisonné l’entreprise et les aspects culturel et social : c’est de l’entreprenariat culturel et social. Pour rester crédibles, c’est surtout une question de programmation artistique. Nous avons fait un travail important de direction artistique en faisant des choix, mais pas trop de compromis. Que ce soit sur Générations ou pour Paris Hip-Hop nous partons du principe qu’il n’y a pas de bon et de mauvais genre de rap, qu’il faut présenter toutes les esthétiques au mieux. Dans ce sens nous avons le concert de Nas et Damian Marley et en même temps Sly et Eric Truffazz, Rocé ou encore Mac Tyer et Nessbeal qui sont dans des registres très différents. Après on pourra toujours nous reprocher de ne pas faire assez de spé, mais il y a sans doute des gens qui ont plus l’envie de le faire que nous».
YT
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