En 2016 l’agence de publicité Betc devrait déménager à Pantin dans le bâtiment dit « des douanes » (ex Magasins généraux). L’agence publie un livre d’art qui lui consacre de longues planches, « Graffiti général » de Karim Boukercha. Entretien avec cet ancien graffeur et avec Rémi Babinet, le « B » de Betc, directeur de la création de Havas et responsable du projet d’installation de Betc à Pantin.

Objectif de l'ouvrage : au fil de l’histoire du graf à Paris, laisser une trace de ce que fut cet impressionant bâtiment, au bord du canal de l’Ourcq, devenu mythique pour les graffeurs qui s’y sont rués depuis des années, de Marko 93 à Lek, en passant par Da Cruz ou Artof Popof...

Un bâtiement qu'on dirait aujourd'ui tout droit sorti d'un décors déglingué de Blade Runner. Et qui demain pourrait bien être le navire-amiral d'une nouvelle ère de la "communication responsable", si la greffe Betc parvenait à prendre sur le territoire de ce futur pôle ("cluster") de la création que la Seine-Saint-Denis doit constituer pour le Grand Paris.

Une seule voie pour cela : au-delà des relations que l'agence a déjà nouées avec ce territoire en matière de communication, créer des liens durables avec la floppée d'acteurs des quartiers et avec les créateurs issus des cultures urbaines qui y sont nés et qui sont le coeur créatif de la France de demain. Cultures dont le langage pourrait lui-même influencer sérieusement celui de la pub.

Betc à Pantin : du graf à la pub ? par Presse_et_Cite

Photos de Yves Marchand & Romain Meffre, d’après les planches du livre « Graffiti général » (deux photographes qui s’étaient déjà distingués en immortalisant les ruines du Detroit post-industriel et de l’après-crise des subprimes).