
Nadir Ioulain, réalisateur multicartes

Nadir Ioulain est un réalisateur atypique. Ce passionné porte plusieurs casquettes, auteur, réalisateur, producteur, chef d’entreprise. Il monte en 2008, à l’âge de 27 ans, sa société de production audiovisuelle, Biloba Cinem’art.
Nadir, 31 ans, inspire d’emblée la sympathie. La faute à son grand sourire. Et il n’a aucune raison de s’en priver. Il enchaîne en tant que producteur, réalisateur, les projets. « Ma petite entreprise ne connaît pas la crise » serait-on tenté de lui chantonner. Plus modéré, il explique « en vivre mais galérer ». Le jeune homme a fait le pari de se consacrer 100% à sa société. « C’est un risque calculé mais faire des clip ou des réalisations purement alimentaires seraient chronophage. Je préfère m’occuper que de mes projets. Il y a pas mal de choses qui se décantent à la rentrée. Je préfère attendre avant d’en dire plus » raconte-t-il.
« Je suis partie m’irriguer »
Pour le nom de sa société, Nadir a choisi un nom au symbole fort, Biloba. Cet arbre fut l'une des rares espèces à survivre à l'explosion de la bombe atomique le 6 août 1945 à Hiroshima. « Il symbolise le renouveau, le combat pour la vie, au-delà des difficultés. Il faut être sacrement passionné pour espérer vivre de ça. ». Issu d’un couple mixte -son père est d’origine algérienne et sa mère française- il est forcément attiré par les sujets interculturels et par le melting-pot à l’américaine. « Ma culture à la base, c’est le hip-hop. Je suis allé tôt au Etats-Unis, vers l’âge de 17 ans, pour voir ce qui se passe. Je suis partie m’irriguer. C’est une source d’inspiration. Le cinéma à la Spike Lee, ca me parle. Puis là-bas, tout semble possible, faisable quand l’envie est là ».
Une formation pluridisciplinaire
Et de l’envie, le jeune homme n’en manque pas. Même son parcours universitaire en témoigne, il est titulaire d’une licence en marketing web et d’une autre en Islamologie. On peut difficilement faire plus éloigné. « Cela m’a permis de faire des choses totalement différentes mais qui se retrouvent quand même reliées entres-elles. Cela m’a donné une vision trans-média. Grâce au web, j’ai crée des sociétés en développement informatique. Ce qui m’a permis de créer par exemple ITTAtv ».
« Comprendre mon environnement »
Effectivement en avance sur son temps, Nadir crée en 2009 sa propre chaîne de télévision culturelle et généraliste ITTAtv.com, c’une des premières télévisions connectées Internet en France. « C’est un projet qui s’est nourri de cette double formation universitaire. J’avais en tête une chaîne culturelle mais avec une volonté de comprendre mon environnement. J’ai mis en place une émission de débat, « l’heure et le temps » qui parlait d’Islam. L’idée était de mettre en exergue différentes écoles de pensées, de présenter des chercheurs, des étudiants sur des sujets de fond. Loin de tout ce que l’on peut voir sur TF1. Ce double cursus m’a également donné une méthodologie universitaire que j’utilise aujourd’hui encore dans la plupart de mes projets. »
Une comédie sociale et gastronomique
Il s’essaye avec succès à l’écriture et au tournage d’un court métrage à l’âge de 20 ans. « C’était juste après les attentats du 11 septembre ». Des lors, il commence à traiter d’un sujet « casse-gueule », le multiculturalisme. D’ailleurs, son premier long métrage de fiction, « Un dîner presque français ? » se veut une comédie sociale et gastronomique. « Le Pitch ? Nous sommes le 24 décembre, un jeune couple mixte décide d’inviter leurs familles et quelques amis pour célébrer ensemble Noël, l’Aïd et Hanoukka qui tombent cette année en même temps…Est-ce que la soirée va mal se finir ? C’est le suspense tout au long du film… » Pas de date de sortie encore fixée, mais le jeune réalisateur se veut optimiste : « Cela a pris plus de temps que prévu mais j’espère que la sortie se fera dans les mois à venir ».
Sur plusieurs projets à la fois
En 2013, sera joué une pièce de théâtre qu’il a écrite sur la vie de l’emblématique rappeur Tupac Shakur, assassiné le 13 septembre 1996 à Las Vega, une pièce mêlant les arts croisés (théâtre, danse, musique et projection graphique).
Deux de ses documentaires sont bouclés et en voie de diffusion, « Français de souche » et « Génération Jackson ». « Ils sont déjà programmés pour des diffusions en festivals et c’est en négociation pour la télévision. C’est le défaut des petites structures, il faut être au four et au moulin».