Le petit chaperon rouge rencontre le grand méchant slameur

Le 08-12-2011
Par xadmin

« Le Petit Chaperon en sweat rouge, c’est un peu comme si Henri Dès rencontrait Timbaland ». Jusqu’alors à la tête de spectacles pour adultes (« Ecorces de Peine », « Bouchazoreill’slam »), D’ de Kabal s’est essayé cette fois à la réécriture et à la mise en scène d’un conte pour enfant. Et pas n’importe lequel…

« En terme de mémoire, Le Petit Chaperon rouge est celui qui fonctionne le mieux avec le triptyque Grand-mère/Loup/Petit Chaperon qui est dans tous les esprits », explique le slammeur et fondateur de Spoke Orchestra.
Sur scène, c’est du D’ qui parle aux mômes avec des détails qui n’en sont pas : le Petit Chaperon habite en banlieue. « Les enfants qui viennent nous voir ont besoin de s’identifier au héros ». Autre détail, vestimentaire cette fois : le Petit Chaperon porte un sweat à capuche rouge. Identification toujours. Et enfin, le Petit Chaperon se rebelle. Lassée d’être toujours mangée à la fin de l’histoire (désolée pour le spoiler), le chaperon réécrit son histoire, s’autorise à prendre des chemins de traverse. Et maîtrise la situation… jusqu’à un certain point. Car le loup contemporain, interprété par D’ himself, n’est jamais très loin. Tantôt sous forme de contrôleur RATP, ou de bestiole fascisante, ou encore bien sûr d’indispensable Mère-Grand.

Un conte vocal et engagé

Le Petit Chaperon en sweat rouge est à la fois un concert et un spectacle. Sur scène, il n’y a aucun instrument mais cinq interprètes armés, à la manière des griots modernes, d’une batterie de micros. Aux manettes de la human beat-box : Blade et K.I.M. Aux chants et au slam : Charlotte Etc, Franco Mannara et enfin D’ de Kabal.
Le griot transmet un message, les interprètes de ce spectacle le chantent ou le slament. D’ de Kabal a voulu donner du sens à son conte. En témoigne le personnage du contrôleur RATP obsédé par « La règle » et surtout celui de Faf le chien qui aboie sans pouvoir dialoguer. Pas de doute, il s’agit bien d’un conte militant. « Mais est-ce que je sais faire autrement ? », avoue D’.

Capuche et Tétris

Le Petit Chaperon rouge a aussi séduit D’ de Kabal parce qu’il s’agit d’un conte itinérant. Son Petit Chaperon en sweat rouge, il l’a construit comme un jeu de plate-forme. Il y a d’ailleurs beaucoup de références aux jeux video : Le Petit Chaperon a toujours sa DS dans son sac à dos, en lieu et place du petit pot de beurre et de la galette originels dans le conte de Charles Perrault.

Le stress de la galette

A part le rouge et le trio Grand-mère/Loup/Petit Chaperon, il ne subsiste pas grand-chose du conte de Perrault. Le meilleur exemple en est peut-être la fin. D’ de Kabal raconte : « ça me prenait la tête de savoir que Le Petit Chaperon ne pouvait pas ramener cette galette et ce petit pot de beurre chez la grand-mère. Je trouvais ça très stressant. C’était plus de l’inquiétude et de l’angoisse que de la peur, à cause de cette mission que le Petit Chaperon n’arrive pas a accomplir. » Alors ? Et bien, alors, il a tout changé. Quitte à bousculer la sacro-sainte morale.

Chloé Juhel

« Le Petit Chaperon en sweat rouge », au théâtre Antoine Vitez à Ivry-sur-Seine jusqu’au 18 décembre les mercredis, samedis et dimanches.
Du 11 au 13 janvier au Safran, à Amiens.
Du 24 au 28 janvier, aux Deux Pièces Cuisine, au Blanc-Mesnil.
Le 4 février, à la Grange Dimière à Fresnes.
Toutes les dates sur le www.d2kabal.com

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