Bamboula, Bicot, Niah-Coué, fesses d’aspirine, autant de mots accolés à des visages illustrant le visuel de « Tous reconnus d’utilité publique », forum de lutte contre le racisme organisé le 10 novembre au Blanc-Mesnil. Artistes, élus, militants associatifs ou simples citoyens seront amenés à témoigner de leurs réflexions et leurs expériences en matière de lutte contre les discriminations raciales.

« L’idée était d’avoir un moment fort, public, autour de ces questions, explique Zouina Meddour, chargée de mission Lutte contre les discriminations et Soutien à la Ville du Blanc-Mesnil. Il s’agit de montrer l’engagement du maire et de l’équipe municipale dans la lutte contre le racisme en offrant un espace à ceux qui agissent déjà, notamment les associations comme le MRAP mais aussi les élus.»

La rencontre se penchera également sur les différents « dérapages » gouvernementaux en la matière ces derniers temps : « Ce n’était pas spécialement prévu au départ car nous planifions l’événement depuis plus d’un an, mais il s’agit aussi d’avoir un point d’éclairage sur ce qui se passe en ce moment, où on a un contexte politique national particulier, avec la politique à l’égard des Roms, les petites phrases assassines comme celle de Brice Hortefeux sur « les auvergnats » ou encore plus récemment celle de Guerlain sur les « nègres ». L’actualité donne raison aux villes qui s’engagent sur ces questions. »

Outre les acteurs engagés de longue date dans la lutte contre le racisme, le forum convie des participants d’horizons très variés : « Le choix des participants est très large, ces questions concernent tout le monde. Chacun a une responsabilité en la matière, les artistes, les professionnels, le mouvement associatif. Ce ne sont pas des questions simples et il faut éviter d’être dans une logique de déni. Une simple campagne de Com’ autour du 21 Mars ne suffit pas. Il y en a qui s’engagent contre le racisme tout au long de l’année et l’idée est que ça puisse donner envie aux autres »

On remarquera sur le visuel du programme une photo parmi quatre qui concerne le racisme « anti-blanc », un sujet qui a souvent été l’apanage des avocats d’un repli identitaire. « L’idée était d’avoir un visuel qui provoque. Un choix a été fait par le service de communication. Il y avait encore d’autres formes de racisme que l’on aurait pu illustrer. C’est une manière de montrer que tout le monde peut être concerné par les préjugés. »

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