« Femmes en résistance » : Villiers-le-Bel rend hommage aux combattantes

Le 28-02-2013
Par Charly Célinain

La ville de Villiers-le-bel accueille l'exposition « Femmes en résistance » du photographe Pierre-Yves Ginet. Un événement qui prend une plus grande ampleur alors que débute, dans le Val d'Oise, un mois consacré à l'égalité hommes-femmes.

 
Durant tout le mois de mars, plusieurs villes du Val d'Oise mettront en place des événements pour sensibiliser à la question de l'égalité hommes-femmes. C'est avec une légère avance sur ce calendrier que la ville de Villiers-le-Bel a inauguré l'exposition « Femmes en résistance » à l'espace Marcel Pagnol, le 20 février dernier. Pas moins de 600m² sont consacrés aux centaines de clichés du photographe Pierre-Yves Ginet, qui présente ici l'équivalent de quinze années de travail sur la question des « Femmes en résistance ». Des clichés qui font voler en éclats quelques clichés.
 

Des portraits du monde entier

Infatigable voyageur, Pierre-Yves Ginet a vu défiler dans son objectif les cinq continents. Et plus exactement des femmes des cinq continents. Rwanda, Afghanistan, Pérou, quelques exemples de ce que le visiteur de l'exposition pourra voir. « 250 photographies. 25 reportages dans 25 pays différents. Tous illustrant des combats de femmes différents. Ce ne sont pas simplement des victimes, ce sont des victimes qui se relèvent ! » précise le photographe, qui a passé les quinze dernières années à travailler sur ce sujet. « C'est avant tout un questionnement sur les stéréotypes. Le cliché habituel veut que les femmes soient des victimes et que les hommes soient des résistants. Si ces clichés persistent, c'est dû en grande partie à l'éducation donnée aux enfants ».
 

Les femmes de Villiers-le-Bel dans l'exposition

Pierre-Yves Ginet a une certaine méthode de travail. Dans chaque ville où il expose, l'artiste insiste pour que la population locale participe à l'exposition. Ainsi, quatorze portraits de femmes beauvillésoises apparaissent sur les murs de cette exposition : « Les profils sont très variés, nous avons des membres d'associations, du Collectif du 29 juin par exemple, des personnes qui font du soutien scolaire, de l'alphabétisation, des docteurs, des femmes qui ont des engagements divers ». Le photographe tient également à ce que ce soit un artiste local qui prennent les photos, pour Villiers c'est Ariel Arias qui s'y est collé, car, à en croire Pierre-Yves Ginet, l'important est ailleurs : « En effet, il y a une différence de patte. Je n'ai pas celle d'Ariel Arias et il n'a pas la mienne, mais l'important c'est le message. C'est ce que les gens vont retenir et non si c'est moi ou un autre qui a pris la photo ».
 

L'identification du public

Villiers-le-Bel est une ville où se côtoient des personnes d'origines diverses. C'est une des raisons qu'avance Pierre-Yves Ginet pour expliquer la réussite de l'exposition : « Toute la semaine, j'ai fait des visites guidées pour des petits groupes de lycéens. Dans l'un de ces groupes, j'avais quatre filles d'origine haïtienne, qui ont été particulièrement touchées par les photos de femmes prises à Haïti [En 2004, juste après la révolte populaire qui a poussée le président Aristide à quitter le pays] ». Pour Pierre-Yves Ginet, l'intérêt du public de Villiers-le-Bel pour cette exposition ne vient pas uniquement de le présence de clichés d'habitantes de Villiers, mais est surtout dû à « l'universalité du message de cette exposition ».
 
Les clichés seront décrochés le 16 mars et prendront la direction de Fontenay-sous-bois. Là encore des habitantes-militantes locales seront photographiées par un artiste local. C'est ainsi que les habitants de chaque ville-étape de l'exposition pourront avoir l'occasion de célébrer leurs héroïnes du quotidien.

 

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