L’écrivain martiniquais, fils spirituel du récemment défunt Edouard Glissant, est l’un des fers de lance de la créolité, concept à la fois politique, identitaire et esthétique. Défenseur du petit peuple des marchés et des bidonvilles dans ses romans exubérants, à l’instar de Texaco, ou ses essais cinglants (Ecrire en pays dominé), co-auteur avec Raphaël Confiant d’un manifeste en Eloge de la créolité en 1989, Patrick Chamoiseau milite à la fois pour l’ouverture des cultures et contre l’uniformisation due à la mondialisation. Par ailleurs co-auteur du récent Manifeste pour les biens de haute nécessité, paru au moment de la lutte du LKP en Guadeloupe, début 2009, ce texte à la fois littéraire et politique, à la fois écologiste et anti-libéral, il invite à regarder vers les Amériques, y compris les Etats-Unis d’Obama, et à retrouver ses racines multiples dans des productions locales non soumises à la marchandisation et productrices d’aliénation, d’appauvrissement. Un appel à plus de liens (sociaux et spirituels), moins de biens. « Ceux qui pensent que les échanges les enrichissent sont du côté du vivant. Ceux qui veulent préserver les cultures entraînent la mort. »

Interview par Jil Servant

Demain, tous créoles ? Entretien avec Patrick... par Presse_et_Cite