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Jeunes des quartiers et emploi : obstacles et potentiel

Alors qu'une récente déclaration du recteur de l’académie d’Orléans-Tours sur les liens entre échec scolaire et immigration vient de faire scandale, l’AFIJ (Association pour Faciliter l’Insertion des Jeunes diplômés) publie une enquête chiffrée sur l'insertion professionnelle des jeunes des quartiers. L’enquête menée par la structure qui vient de paraître analyse, chiffres à l’appui, leurs profils, leurs modes d’insertion professionnelle et les difficultés à l’embauche qu’ils rencontrent malgré des études supérieures.
L’AFIJ base son analyse sur le suivi de 4000 jeunes diplômés dans les quartiers relevant de la politique de la ville. Les résultats ont été comparés aux chiffres obtenus pour l'ensemble des jeunes.
Ainsi les jeunes des quartiers suivis sont 28% à détenir un Bac +2 (En particulier BTS et DUT), contre 25 % pour l’ensemble des jeunes. Ce formation sont choisies car, d’une part, elles permettent d’acquérir une expérience professionnelle en cours d’études, et d’autre part, plus courtes, elles permettent d’accéder plus rapidement à l’autonomie financière.
Ils ne sont que 25% -contre 48% pour le public général de l’AFIJ- à être détenteurs de Bacs+4 ou 5,Ce quine leur évite pas pour autant des problèmes d'insertion. En effet certains jeunes témoignes de la difficulté de rentrer dans le marché du travail malgré un niveau élevé.
Même si 87% des jeunes des quartiers suivis sont de nationalité française, ils sont très nombreux à évoquer leur appréhension de la discrimination raciale à l’embauche. Les discriminations sociales, notamment liées au quartier de résidence, sont rarement évoquées.
L’impact des discriminations est décelable dans les modes de recrutement : alors que les jeunes des quartiers sont 26% -contre 41% pour la population générale- à trouver du travail en répondant à une petite annonce, ils sont 26% -contre- 18% à être recrutés grâce à une candidature spontanée. Peut-on en conclure que le démarchage direct des recruteurs permettraient de limiter les pratiques discriminatoires dans la sélection des cv?
Contrairement aux idées reçus, les jeunes des quartiers sont moins nombreux (24%) à bénéficier d’une allocation (y compris les allocations chômage) pendant leurs études que l'ensemble des jeunes suivis (35%). Autre difficulté : leur mobilité géographique est plus limitée (plus de 81% ne veulent pas quitter leur région). Qui plus est, pressés de trouver un emploi alimentaire, ces jeunes acceptent souvent de prendre un poste qui ne correspond pas à leurs qualifications.
Selon l’AFIJ 55% des jeunes suivis dans le cadre de la politique de la ville ont trouvé un emploi dans l'année. Ce qui -à part l’ « auto promo » de la structure- montre que quand on leur donne leur chance, ces jeunes diplômés des quartiers savent, en général, la saisir.