Cela fait plus de 20 ans, depuis la création de la politique de la ville, que le réseau des maisons des Potes existe. Pour marquer le coup la Fédération des Maisons des Potes a écumé l’hexagone pour aboutir à 10 propositions fortes. L’une d’entre elles propose une solution pour améliorer la place des quartiers populaires dans la production audiovisuelle.

« Les propositions sont le fruit d’un long processus démarré il y a un peu plus d’un an, le 4 juin 2010 lors d’une rencontre nationale pour les 20 ans de la politique de la ville et de la Fédération des Maisons des Potes, explique Julien Vanhée, rédacteur en chef de Pote à Pote, le journal des quartiers édité par la structure. Avant la rencontre, un sondage a été fait sur 6600 lecteurs qui devaient voter parmi 24 propositions pour celles qu’ils préféraient. Un tour de France a été fait en octobre-novembre 2010 en visitant nos partenaires, soit au total une trentaine de débats avec une cinquantaine de personnes à chaque fois. Les 10 propositions les plus appréciées ont été votées à l’unanimité lors d’une deuxième rencontre le 4 juin 2011. Elles ont été réunies dans « l’appel du 4 juin ».

Parmi les 10 propositions retenues qui touchent un large éventail d’enjeux de société :Education, Emploi Discrimination, Immigration, Justice, Laïcité, une en particulier peut intéresser les médias des quartiers : celle sur la culture et l’audiovisuel. Pour julien Vanhée, elle part d’un « constat simple : La culture est très importante dans les quartiers. Alors que quand on regarde la télévision, l’actualité culturelle, les sorties cinéma, il y a très peu de productions des quartiers. La seule image qui ressort est une vision réactionnaire qui présente les quartiers comme des zones de non-droit. Oui il ya des problèmes, mais aussi de nombreux talents dans les quartiers. Il faut donc leur donner les moyens de s’exprimer et donc pouvoir les financer. » D’où la proposition d’accorder à la production audiovisuelle dans les quartiers 10% de la redevance télé par le biais d’un fonds à gestion paritaire. « Dans pas mal de fonds on a un système de gestion paritaire, précise le rédacteur en chef de Pote à Pote. On peut y retrouver les syndicats et l’Etat, des associations et l’Etat ou des élus…Pour que ce ne soit pas uniquement l’Etat qui décide de l’attribution des financements. Sinon, si on n’est pas en accord complet avec les élus, on ne reçoit pas de financements. On ne peut pas dire que ce soit très démocratique et pluraliste ». Une utopie, ce fond constitué des 10 % de la redevance ? En tout cas des représentants des médias des quartiers, proches du terrain, auraient toute leur place dans un tel système de gestion paritaire.
 

YT