
La classe prépa « Egalité des chances » (Esj/Bondy-Blog)

Une initiative conjointe de L’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille et du Bondy Blog lancée en 2009 pour préparer des étudiants en licence issus de milieux défavorisés aux concours des écoles de journalisme reconnues.
« Il y a un problème dans la représentation du métier lui-même » explique David Deloit, directeur de la plus ancienne école de journalisme reconnue. « Il y a une reproduction des élites dans ceux qui veulent présenter les concours et une sorte d’autocensure, des jeunes des milieux populaires qui se disent « le journalisme ce n’est pas un métier pour nous ». D’autant plus que les facultés dans des matières comme l’actualité ou les langues relèvent du milieu familial. Or c’est possible de mettre ces jeunes sur la même ligne que les autres. Intéressés par les nouveaux modes d’expression, nous nous étions déjà rapprochés du Bondy-Blog. En plus c’était un lieu emblématique de réussite professionnelle en banlieue. »
La formation comporte 520 heures de cours, dont une partie à l’ESJ de Lille et son antenne à Bondy pendant les congés universitaires et le reste via une « prépa Internet » développée spécifiquement par l’ESJ. La sélection pour ce cursus, « finalement nommé « Egalité des Chances » et non pas « Diversité » comme prévu au départ », basée uniquement sur des critères sociaux, abouti par la force des choses sur une diversité « ethno-culturelle » : « Il est important que les jeunes gardent une estime d’eux-mêmes, on n’a pas fait de quotas, mais il se trouve que sur les 20 jeunes sélectionnés, 11 sont d’une origine ethno-culturelle différente. "
La préparation s’inscrit dans une logique différente de celle des "filières ZEP" de Sciences-PO. Les jeunes de la « classe prépa » passent les concours dans les mêmes conditions que les autres. "Il n’y aura pas de traçabilité, les concours étant anonymes. Si ils réussissent on le saura après-coup. » explique David Deloit.
Souvent en grande difficulté, les étudiants du cursus auront besoin d’un soutien supplémentaire : « On essaye d’obtenir de l’argent pour aller au-delà de la bourse d’Etat qui n’est souvent pas suffisante, des stages et des accords avec des entreprises, car ils ont besoin d’un accompagnement spécifique. »
Un objectif de réussite ? « Si 40% d’entres eux réussissent, ce sera déjà un très gros succès. Certains pourront prétendre à des parcours en alternance car ils auront pénétré le système. La réussite pourrait être beaucoup plus large qu’espéré. »