
IPJ – Dispositifs pour la diversité et l’égalité des chances

L’institut pratique du journalisme créé en 1978 par l'historien Pierre Miquel fait partie des 13 écoles de journalisme reconnues par l’Etat. L’Ecole réputée, comme son nom l’indique, pour sa formation pratique, est la première à avoir mis en place en 2005 une formation par apprentissage, censée favoriser la diversité sociale et ethnoculturelle dans le recrutement des étudiants.
« Dès 2002 le directeur Pascal Guénée a considéré l’égalité des chances comme une mission très importante, explique le directeur adjoint Thierry Guilbert en charge d’une mission diversité et égalité des chances depuis 2004. Dès 2003 un groupe de travail a été créé sur cette question, avec deux orientations : un meilleur placement et une meilleure insertion professionnelle des diplômés, quelle que soit leur origine sociale, culturelle, universitaire; et le fait de diriger vers l’école des jeunes qui a priori ne s’y sentaient pas destinés, par un dispositif de recrutement spécifique, une nouvelle voie d’accès créée en 2004 ».
L’IPJ est en effet la première école à avoir créé une voie de recrutement parallèle aux concours débouchant sur une formation par alternance. « 12 à 13 places par an [sur une promotion de 45 étudiants] sont réservées à l’apprentissage. Nous avons négocié des partenariats avec des entreprises. France Télévisions et Radio France, dans un premier temps, en 2005, puis l’AFP, Eurosport ou encore I-Télé par la suite. A ce jour une centaine d’apprentis ont été formés, dont soixante diplômés. 35 apprentis sont en cours de formation. Ce dispositif permet un recrutement à compétences égale quelles que soient les origines sociales ou ethnoculturelles des étudiants. »
Dans le cadre du double cursus qu’il propose avec l’Université Paris Dauphine, l’IPJ prend part au « Parcours Dauphine » destiné à préparer les lycéens aux exigences des études universitaires. « Nous allons dans les lycées en amont pour sensibiliser les élèves. C’est dès le lycée qu’il faut faire sauter les verrous de l’autocensure, car beaucoup d’élèves [des milieux populaires] se disent « les écoles de journalisme c’est pas pour moi ». Le concours pour intégrer les écoles se fait au niveau bac +3, mais c’est un projet qui peut venir très tôt, dès le lycée. »
Pour M. Guilbert, le décalage sociologique entre l’ensemble de la population et les diplômés des écoles de journalisme tend à s’atténuer : « Ce décalage est beaucoup moins important aujourd’hui. Il fallait une réelle volonté de la part des médias pour que la profession s’ouvre. Nous y avons toujours cru politiquement. Il a fallu en plus de l’autocensure [des jeunes] dépasser les blocages dans les rédactions. L’apprentissage y a beaucoup aidé car les apprentis sont bien intégrés, ils sont parrainés. L’accueil est très important.»
En plus de cette voix de recrutement parallèle, un ensemble de mesures ont été prises par l’école pour « démocratiser » le concours d’entrée en y atténuant la sélection sociale dans les épreuves. Ainsi l’épreuve de synthèse, favorisant les élèves venant de Sciences Po, a été supprimée. L’épreuve d’anglais est passée de l’écrit à l’oral et une épreuve de rédaction collective, à l’oral, a été instaurée.
Outre le recrutement, l’école tente de lutter contre les préjugés –notamment à l’encontre des quartiers populaires- dans le traitement de l’information : « Les étudiants reçoivent des cours sur les stéréotypes sur les quartiers populaires comme sur d’autres questions comme les rapports homme femme. Nous faisons énormément de sensibilisation sur ces sujets avec notamment des conférences sur la banalisation de certains propos. »
YT