Le 20 mai s’est déroulé le procès intenté par le Maire de Tremblay-en-France, François Asensi, à Emmanuel Chain, pour son émission « Mon voisin est un dealer » sur TF1. Le 29 mars 2010, dans "Haute Définition", la chaîne avait diffusé le reportage. Près d'un million d'euros en liquide et de la drogue avaient été saisis quelques heures avant sa diffusion. Deux jours après, deux bus avaient été caillassés et incendiés sans doute en représailles. Des témoins ont été menacés par la suite.

Le maire communiste a accusé le journaliste et producteur de bidonnage. Ce dernier l’a alors traité d’ « irresponsable ». Résultat : les deux se retrouvent condamnés pour diffamation à une amende de 500 euros, au versement l’un à l’autre d’un euro de dommages et intérêts et de 3 000 euros de frais d’avocat.

Match nul diront certains… Un pétard mouillé ce procès ? Pas si sûr à en croire Mathieu Montès, 1er adjoint à Tremblay et un des principaux animateurs de l’association l’Académie des banlieues, pour lui « on pourrait penser que le tribunal renvoie les deux parties dos à dos, mais les attendus sont assez sévères pour la société de production. Le juge a rappelé que les journalistes ont un certain devoir quand à leur façon de traiter l’actualité. Il y a eu une véritable mise en danger des témoins dont les visages n’ont pas été floutés. Le tribunal considère que compte tenu de leur expérience, les journalistes ne pouvaient pas ignorer les risques qu’ils leur ont fait encourir. Il y a aussi eu un abus car il n’a pas été clairement dit à ces personnes que le reportage concernait le trafic de drogue. Cette décision jette une lumière nouvelle sur les conditions dans lesquelles s’effectuent les reportages en banlieue. Nous espérons que les journalistes en tiendront compte dans leur manière de traiter les banlieues et leurs habitants ». Nous aussi.

YT