L'Association pour la préfiguration d'un conseil de la presse a été créée en 2006 par un noyau de journalistes de l'Alliance internationale des journalistes face au « fossé constaté entre les mécontentements des citoyens en matière de contenu et de qualité des médias et le peu d’écoute accordée par la profession à ces protestations ». Son objectif est la création d'un code de déontologie pour les journalistes ainsi que d'un organe de régulation : le Conseil de la Presse, chargé de veiller à la qualité de l'information. En effet, contrairement à d'autres corps de métier et à d'autres pays un tel organe n'existe pas en France.
« En France les journalistes ne rendent pas suffisamment compte de la manière dont ils travaillent » explique Nathalie Dollé, journaliste et membre-fondatrice de l’APCP. « Les journalistes ont une responsabilité, qui n’est pas une notion absolue, mais une responsabilité vis-à-vis du public. Le Conseil de la Presse est un outil qui permettrait une dynamique, un échange entre les journalistes, les patrons de presse et le public. » Cet organe ouvert à trois types d’acteurs –journalistes, patrons de presse, public- dénoterait par rapport aux autorités habituelles de régulation des corps de métier et leur fonctionnement corporatiste. Les associations de « consommateurs d’information » pourraient y avoir leur mot à dire.
Cette ouverture pourrait-elle favoriser l’amélioration du traitement médiatique des banlieues ? « Les rapports entre journalistes et banlieues c’est un peu comme flics et banlieue, une histoire complexe » constate Nathalie Dollé. « Le Conseil de la Presse pourrait être un espace neutre de médiation où personne n’est supérieur, un espace d’intelligence collective où on pourrait mettre tout à plat et réfléchir ensemble à ces questions » ajoute-t-elle avec un brin d’utopie.