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L’Académie des banlieues : pour une meilleure image des quartiers

L’académie des banlieues est une association regroupant des collectivités territoriales décidées à changer les idées reçues sur la banlieue. Crée par l’équipe municipale de Tremblay-en-France suite à un reportage stigmatisant de TF1 sur la ville, elle met en place des actions pour combattre les mécanismes à l’origine de cette stigmatisation.
Le député-maire de Tremblay-en-France François Asensi, président de l’Académie, revient sur les circonstances de sa création : « Elle a été créée dans le cadre d’un mouvement de violences urbaines traité de manière partial par TF1- pour l’émission « Haute définition »- fin mars 2010. Le reportage faisait croire que l’ensemble de la ville était sous l’emprise des narcotrafiquants. Les habitants se sont sentis salis. Nous avons protesté contre la partialité du reportage et mis en doute la façon dont il a été réalisé avec des fixeurs, une mise en scène particulière…La ville a porté plainte contre la production. On a saisi la HALDE et le CSA qui nous a déboutés, qui n’a pas pris en compte nos arguments. Pourtant nous avions retrouvé des témoins qui avaient été trompés. Nous reprochions la façon unilatérale de traiter le sujet, insistant sur les aspects les plus glauques, passant sous-silence la richesse, la diversité sociale de la ville qui est avant tout un lieu de vie et de combat. »
L’association à laquelle se sont jointes plusieurs collectivités de banlieue, compte organiser des colloques et publier des travaux et études sur la question. Elle remettra chaque année des prix positifs et négatifs dont celui du reportage le plus caricatural sur la banlieue. « Nous nous réservons le droit de critique à l’égard des médias. L’académie est aussi un moyen de mettre en valeur les richesses et la créativité des banlieues. Plusieurs collectivités nous ont rejoints comme Gennevilliers, Nanterre…plusieurs villes communistes, socialistes mais aussi modérées, de centre droit(…)Nous allons relever les différentes plaintes déposées par les villes. L’idée est de faire le bilan mais aussi de savoir quel est le ressenti des habitants de ces villes, du mouvement associatif, des élus pour suivre l’évolution. »
Complémentaire à l’Association des maires de banlieues dont le but principal est de demander davantage de moyens à l’Etat, l’Académie des banlieues vise surtout à mettre en avant la question des discriminations territoriales que subissent les habitants de ces villes. Cette question fera d’ailleurs l’objet d’un projet de loi : « Nous posons la question des discriminations territoriales. Après les Premières rencontres nationales contre les discriminations territoriales à la Courneuve – ce vendredi 5 novembre-, nous allons déposer un projet de loi pour combattre les discriminations fondées sur l’adresse et le territoire, qui touchent ces villes stigmatisées par les préjugés ». Une source d’espoir pour ceux qui hésitent à mettre leur adresse sur leur CV ?
Yannis Tsikalakis