"Nous ne marcherons plus"

Le 23-11-2011
Par xadmin

Nassurdine  Haidari, conseiller à la mairie de Marseille, vient de lancer un appel des quartiers populaires « Nous ne marcherons plus! » dans lequel il demande aux candidats à la présidentielle de ne pas oublier ces quartiers. L’appel a déjà été signé par de nombreux intellectuels, acteurs politiques et associatifs. Il est en ligne sur Respectmag.com

Pourquoi avoir lancé l'appel "nous ne marcherons plus"?

J'ai lancé cet appel pour dire que notre génération ne pouvait plus accepter qu'une partie de la population française soit reléguée dans les couches inférieures de la société, qu'elle soit la plus durement frappée par le chômage, la crise, l'insécurité de l'emploi, la pauvreté, les conditions d'habitat dégradées, et la plus exposée aux attaques xénophobes et racistes. Ce sont toujours les mêmes maux que ceux dans les années 80. Nous devons faire de l'égalité de traitement l'enjeu premier de cette campagne présidentielle. Nous devons rester dans cette quête de dignité durable pour construire une France plus juste et plus égalitaire.

Ne pensez-vous pas que le PS a une part de responsabilité, il compte près peu d'élus de la diversité à des postes clés?

La question des élus de la diversité est importance mais n'est pas centrale. En mai 2007, Rachida Dati, Rama Yade puis Fadela Amara occupaient des postes ministériels, pour quelle utilité ? Je reconnais que les partis politiques de droite comme de gauche ont une lourde responsabilité dans cette dynamique de séparation qui a creusé progressivement la distance entre les populations d'ascendance coloniale et le reste de la population. En ce qui concerne la représentativité politique, les faits sont graves car ni UMP, PS, Modem, Nouveau Centre, EELV n'ont pas mené de réelles politiques de luttes contre les discriminations à l'intérieur de leurs partis respectifs permettant de faire émerger des élus de la diversité.

Quelle politique de la ville pour les banlieues préconisez-vous?

Je pense que nous devons franchir une autre étape. Elle sera peut-être douloureuse pour certains, mais salvatrice pour l'ensemble de la population. Je n'ai jamais cru aux changements des mentalités par la force du temps, je crois aux changement par le changement des pratiques. Nous devrons contraindre les partis politiques à répondre de leurs choix, à donner des comptes. Pourquoi la France ne compte que trois ou quatre député issus de ces soi-disantes minorités visibles ? Le volontarisme politique ne suffira pas, il faudra imposer un cadre législatif contraignant pour que ces partis politiques où germe l'inégalité de traitement sortent cette logique d'exclusion.

Propos recueillis par Nadia Hathroubi-Safsaf

 

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