C’est en arrivant dans la région Montpelliéraine en 2000, après une première expérience d’éducateur spécialisé dans le Val-de-Marne, qu’Akli Alliouat a créé l’association Kaïna, développant des actions culturelles sociales et éducatives autour du support audiovisuel.
« Déjà en tant qu’animateur à Créteil j’avais participé à des actions utilisant le son, la photo et la vidéo, explique Akli. A mon arrivé à Montpellier j’ai trouvé qu’il y avait peu d’outils sur les médias pour les populations des quartiers populaires comme le petit Bar ou la Paillade où nous nous sommes installés en 2004. Financés pendant deux ans par le FASILD, nous avons mené plusieurs projets autour de l’éducation populaire , notamment des reportages sur des artistes réalisés avec des jeunes de ces quartiers, et un documentaire sur la lutte contre les discriminations. Dans « Ex-æquo », un 52 minute réalisé en 2002 avec des 18-25 ans, nous avons interpellé Azouz Begag sur les discriminations et interviewé des gens comme IAM, Luc Besson, Jamel ou Guy Bedos. »
Depuis 2007, grâce à un financement des collectivités locales et de l’Etat, l’association a créé Kaina TV, une web tv fabriquée par les jeunes des quartiers populaires montpelliérains. A travers ses différentes rubriques thématiques -Echos'cite , Evénements , Made in, Portraits, Reg'arts, Sport…- la web tv donne la parole aux habitants des différents quartiers de l’agglomération. Pour faire fonctionner le projet, l’association compte 5 salariés en contrats aidés, dont un Journaliste Reporter d’Images et 4 animateurs socio-culturels, formés à l’audiovisuel « sur le tas ». Parmi les émissions phares à visionner en streaming sur la web-tv, le projet «« Vient chez-moi j’habite à la Paillade », entièrement réalisé par des jeunes, qui consiste à inviter des personnalités culturelles ou politiques ou sportives comme le préfet ou le président du CG ».
Les objectifs de Kaïna TV à moyen terme sont l’obtention –imminente- d’un local fixe et suffisamment spacieux pour les activités de production, la fidélisation d’une équipe de jeunes des quartiers, et leur encadrement par des professionnels de l’audiovisuel. D’où un certain nombre de démarches en cours en direction des formations de journalisme et des médias locaux.