Un climat politique malsain dénoncé par les Y’a bon awards

Le 28-05-2010
Par xadmin

La grande salle prêtée par la Bellevilloise pour l’organisation de l’édition 2010 des Y’a bon était pleine. Journalistes, bénévoles et sympathisants des Indivisibles était au rendez-vous ce jeudi 27 mai pour la remise par l’association des trophées du « meilleur du pire » du racisme saisi sur le petit écran.

La soirée présentée par la comédienne Aïssa Maiga et par Blanche du Jamel Comedy club était placée sous le signe de l’humour comme le veulent ces awards inspirés des « Gérard du cinéma». La profusion de vannes et les nombreux remettants comiques en guest –Yacine et Thomas, Dèdess du JT des quartiers, Souria Adele, Bruno Solo…- n’ont pas empêché la présidente des Indivisibles Rokhaya Diallo de faire part de son inquiétude face au « climat d’escalade raciste et islamophobe » et la « remise en cause de la nationalité de nombreux concitoyens » à deux ans des présidentielles. Il faut dire qu’avec son lot de polémiques sur la burqa, les minarets et autres casquettes à l’envers, l’année a été gratinée en la matière. L’organisatrice n’a pas manqué de remercier ironiquement Eric Besson d’avoir donné le ton avec son débat sur l’identité nationale.

Jacques Segela à ouvert le bal des vainqueurs en remportant le prix « le bruit et l’odeur ». Avec sa digression sur la « part enfantine » des africains, le publicitaire a bien mérité la « banane dorée » qu’il aurait pu ranger à côté de sa Rolex, s’il était venu la chercher.
Originalité de cette édition 2010, la remise du prix « Origines contrôlées » au chef de l’Etat pour son speech sur les origines de Dany Boom lors de la remise à ce dernier de la légion d’honneur, qui avait « glacé » plus d’un téléspectateur.
Le rédacteur en chef de l’express Christophe Barbier, nominé dans plusieurs catégories, a remporté quant à lui le prix de la Kouyonnad’ sur les Antilles en rappelant aux « Français des tropiques qui veulent travailler à l'antillaise et consommer à la métropolitaine (…) qu'il faut labourer la terre arable pour qu'elle lève d'autres moissons ». Dommage que cette dernière soit infestée de chlordécon par les Békés.
La cérémonie à atteint son sommet pugilistique lors du choc des Titans des « Zéric ». Eric Zemmour l’a remporté aux points face au détenteur du titre Eric Raoult. Sa fameuse sortie sur la composition ethnique des délinquants n’a été qu’un uppercut parmi un nombre impressionnants de coups assénés sur divers médias. Eric Besson à qui, hormis le fameux débat, on doit l’invention du « mariage gris » a pourtant été un outsider de poids dans la catégorie.
Enfin la secrétaire d’Etat Fadela Amara a reçu la banane « Touche pas à mon pote raciste » pour son soutien à Brice Hortefeux. A noter que la droite n’a pas le monopole dans la catégorie, Jean-Luc Mélenchon et Manuel Vals figurant dans la liste des nominés pour la même raison.

Dans un souci d’indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics les organisateurs ont à plusieurs reprises sollicité des dons privés. Bien que l’association ait fini par être soutenue par la mairie de Paris, Rokhaya Diallo n’a pas oublié de remercier l’ambassade des Etats-Unis, premier soutien institutionnel de l’initiative.
A noter qu’au cours de la cérémonie des réponses ont été apportées aux détracteurs des Y’a bon awards reprochant un « racisme anti-blanc » et l’aspect « politiquement correct » de l’opération. La présidente des Indivisibles a tenu à préciser que si une écrasante majorité de « blancs » figuraient parmi les nominés, c’est parce qu’ils sont également majoritaires à s’exprimer dans les médias. Elle a par ailleurs remarqué que ceux qui se considèrent comme « persécutés » et « politiquement incorrects » sont présents en prime time dans les médias. Sur ce même point, Bruno Solo, figurant parmi les remettants, a quant à lui estimé qu’il préférait être catalogué de « politiquement correct » si ne pas l’être revient à adhérer au propos épinglés.
Enfin, Blanche, décidemment convaincante dans son rôle de bouffon, a conclu la soirée sur une citation remixée de Johnny : « On a tous en nous quelque chose de Jean-Marie ». A méditer…

YT
 

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