L’idée part du constat d’un « fossé » entre la culture des quartiers populaires et sa représentation dans les fictions de la télévision du service public. Pour y pallier le groupe France télévisions met en place par le biais de sa fondation d’entreprise l’opération « Bourses fictions des quartiers ». 6 projets de courts-métrages de 3 minutes sur le thème « Une histoire d’amour » ont été sélectionnés avec un financement de 3000 euros à la clef.
Yasmina Yahiaoui, responsable fiction diversité du groupe audiovisuel revient sur les origines de l’initiative : « Vincent Meslet, directeur de la fiction du groupe, voulait mettre en place une bourse. Je me suis dis dit qu’il fallait faire quelque chose avec les quartiers populaires. J’en ai parlé à Marie-José Alie de RFO qui est directrice déléguée à la diversité au niveau du goupe, elle a été très réactive. »
Les quartiers populaires, la journaliste de formation et documentariste Yasmina Yahiaoui , s’y connait plutôt bien. Elle a travaillé pendant 10 ans pour Sagacité l’émission « phare » de France 3 sur la question : « Je sais de part mon expérience, à quel point les quartiers populaires font preuve de créativité. Mais je sais aussi qu’il y a un blocage au niveau des réseaux entre centre et périphérie. Il y a un véritable gap entre les cultures des quartiers populaires et la fiction télé. Dans les quartiers populaires on trouve un véritable brassage. L’idée n’est pas de refaire des ghettos.Il peut y avoir des Aïcha ou des Jean-Paul parmi les porteurs des projets sélectionnés. Ce qui compte c’est les lieux, les codes et les manières de s’exprimer. »
Les critères de sélection Pour l’attribution des bourses sont « un lieu unique, une histoire d’amour et peu de personnages". Les porteurs de projets individuels sont exclus au profit des associations ayant au mois deux ans d’existence et une expérience de production audiovisuelle. Parmi les 6 projets sélectionnés les films de deux lauréats seront diffusés sur le site de la fondation d’entreprise de France Télévision. Vu le constat de la faible représentation à l’antenne de la culture des quartiers populaires on peut légitimement s’étonner que les films sélectionnés ne soient pas diffusés sur les chaînes du groupe. « Le groupe est grand répond à ce sujet Yasmina Yahiaoui , il obéit à une logique cloisonnée. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une opération pilote. Si ça marche nous allons ajuster les choses pour qu’il y ait diffusion la prochaine fois, sur France 5 par exemple. »

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