Afriscope

Paris (75)

L’association Africultures, créée en 1997, a pour objectif de « promouvoir la connaissance et la compréhension des cultures africaines en favorisant le dialogue et la réflexion sur les expressions culturelles et socioculturelles, originales ou immigrées, des acteurs de ces cultures en France, en Afrique et de par le monde ». Elle porte plusieurs projets dont il n’est pas toujours facile de démêler les liens tenus qui les nouent. C’est pourquoi dans un avenir proche, un seul site internet fédérateur sera mis en ligne pour simplifier la visibilité et la compréhension des différentes activités. Car Africultures, c’est à la fois une revue trimestrielle éponyme sur les cultures africaines contemporaines en Afrique et dans la diaspora, un magazine culturel et citoyen gratuit, Afriscope et la gestion et l’animation de plusieurs sites Internet : www.africultures.com, www.afriphoto.com, www.afriscope.fr

Afriscope, un journal culturel et citoyen

C’est en partant du constat que la revue pluridisciplinaire Africultures s’adresse davantage aux chercheurs et étudiants par les thématiques et la manière dont elle les aborde que l’équipe planche sur un support plus accessible au grand public avec une information de proximité davantage tournée vers la société civile. Le premier numéro d’Afriscope voit le jour en juillet 2007. Ce bimestriel culturel a pour objectif de valoriser l’apport des artistes et citoyens d’origine africaine à la société française, de créer du lien social et développer le dialogue interculturel. « Journaliste depuis 15 ans, j’ai quitté Bayard Presse pour me consacrer à temps plein au magazine » nous expliquait il y a quelques année au démarrage de Presse & Cité, Ayoko Mensah rédactrice en chef de la publication. « J’étais estomaquée par le manque de visibilité des diasporas africaines et caribéennes et par le peu d’intérêt pour les questions culturelles, ma spécialité (…) Il s’agissait aussi de répondre à l’image déformée, souvent spectaculaire et sensationnelle, que donnaient les grands médias quand ils parlaient de nous, dans laquelle je ne me reconnaissais pas, alors qu’il y a un bouillonnement d’initiatives émanant des diasporas ». Le magazine est un gratuit « qui s’adresse à tout le monde, ce qui implique des soutiens publics. Mais on se bat pour être de plus en plus autonomes et les recettes publicitaires sont en hausse » assure la rédactrice en chef. En parcourant le magazine on se rend facilement compte qu’il ne se limite pas à l’actualité culturelle africaine en France : « la ligne éditoriale ne porte pas strictement sur les initiatives des personnes issues de la diaspora africaine », précise Ayoko Mensah. « Nous sommes très attentifs à la vie des quartiers populaires, parce qu’une grands partie de cette diaspora y vit, mais surtout pour la richesse que portent ces territoires bien au-delà des origines ethniques. Nous vivons dans une société très métissée, contrairement aux sociétés anglo-saxonnes ».

Dès les premiers numéros, le magazine rencontre son public, plutôt jeune (20-45 ans), militant, ou citoyen engagé. A son rythme de croisière, il est tiré à plus de 40 000 exemplaires. Chaque sortie du numéro s’accompagne de conférences-débats autours des thématiques abordées, l’occasion pour l’équipe multiculturelle de tisser un lien avec les lecteurs.

Il est diffusé dans certaines institutions (mairies,  écoles), lieux associatifs et foyers. Et développe d’autres projets : Afriscope en français facile qui est distribué dans les ateliers sociolinguistiques organisés par la ville de Paris. 

A l’aube de cette nouvelle année 2012, et alors que d’autres médias ont disparu, Afriscope multiple les recherches de financements : subventions, abonnements, vente d’encarts publicitaires, fondations privées. « Oui nous sommes un média fragile. Les financements sont en baisse, alors on réduit ce qui peut l’être sans impacter la qualité des contenus », explique Mélanie Cournot, chargée de développement. Cette année, le magazine devrait donc réduire sa voilure et descendre sous le cap des 40 000 exemplaires. « En attendant de récupérer d’autres financements, nous allons réduire les volumes d’impression. C’est un numéro d’équilibriste. Mais c’est un média qui est aujourd’hui reconnu, il ne mourra pas », analyse la jeune femme, guère rassurante : Ayoko Mensah, qui a porté le projet pendant des années, le suit maintenant toujours, mais depuis... Bruxelles. 

Pour sa survie, le magazine envisage de développer davantage de liens avec les autres médias des quartiers, « de trouver des ponts entre nous », précise Mélanie. Un discours qui nous parle à Presse & Cité! 
 

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