Ca bourdonnait mardi matin à la Ruche. A l’occasion de la semaine de l’égalité des chances en Ile-de-France, différentes structures de cet « espace pour entreprendre autrement », toutes actrices de l’entreprenariat social, réunies en un « Collectif Diversité », présentaient leurs initiatives en la matière.
Deux chiffres, annoncés par Majid El Jarroudi de l’Agence pour la Diversité Entrepreneuriale (Adive), posent le débat : « 30% de la population des ZUS vit en dessous du seuil de pauvreté, 40 % des jeunes y sont sans emploi (…) Des questions pour lesquelles en tant qu’entrepreneurs sociaux nous devons trouver des réponses » ajoute-t-il.
Mais de quoi relève exactement la notion d’entreprenariat social ? Pour Aymeric Marmorat d’Entrepreneurs sans frontières il s’agit de « questionner le modèle de l’entreprise et en changer les paradigmes pour trouver des solutions innovantes ». Tout un programme. Sa structure, elle, fait de l’accompagnement d’entrepreneurs aux velléités sociales et de la sensibilisation par l’action des jeunes.
Estelle Barthelemy du cabinet de recrutement Mozaïk RH conseille les entreprises en matière de diversité et accompagne les jeunes qui en sont issus en leur réalisant des « cv vidéo ». Contrairement au CV anonyme son cabinet fait le choix « de tout montrer plutôt que de cacher ».
Abdallah Aboulharjan de La Nouvelle PME s’inspire quant à lui des réseaux sociaux pour mettre au point une plateforme web au service d’un réseau d’entrepreneurs issus de la diversité. Parmi les services offerts figurent l’accompagnement des entrepreneurs du réseau, le conseil de bénévoles, cadres dans des grandes entreprises et, en projet, la publication sur le site-plateforme des appels d’offres des collectivités territoriales.
Ce que veut faire La nouvelle PME pour ces marchés publics, l’ADIVE espère pouvoir le mettre en place pour les marchés privés. « Il s’agit d’offrir des opportunités d’affaires aux entreprises localisées dans les quartiers » explique Faty Taranverdi Responsable des relations entrepreneurs. Dans ce but un « dispositif achat et diversité », s’inspirant d’un programme existant aux Etats-Unis depuis 40 ans, a été mis en place. Contrairement aux pratiques d’outre-atlantique qui désignent officiellement l’appartenance ethnique, l’Adive procède à une « qualification » sur les critères de l’origine et de la situation géographique des entrepreneurs des quartiers.
Ce ne sont donc pas les « solutions innovantes » qui manquent à ces entrepreneurs sociaux. Cependant tous mettent l’accent sur leur besoin, dans une phase de démarrage, de l’apport financier des bailleurs. L’entreprenariat social semblerait être un des leviers possibles en faveur de l’égalité des chances. La question est de savoir si les institutions publiques y apporteront le soutien nécessaire pour l’actionner.

Yannis Tsikalakis

liens:
http://www.la-ruche.net/
http://www.adive.fr/
http://www.esf-france.org
http://www.mozaikrh.com/
http://www.lanouvellepme.fr/