Journée avec immigrés -et journalistes- à l’Assemblée

Le 25-11-2009
Par xadmin

Il fallait être à l’heure ce mardi 24 à la salle de presse de l’assemblée nationale. A 10 heures pile, Nadia Lamarkbi, présidente du collectif « la journée sans immigrés : 24h sans nous » a pris la parole, devant un parterre de journalistes et d’acteurs associatifs, pour présenter « dans ce lieu symbolique, la maison du peuple » l’initiative prévue pour le 1er mars 2010. A cette date anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi Ceseda (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile),le collectif appelle les migrants, les français nés de parents étrangers et toute personne solidaire, à ne pas consommer, si possible ne pas travailler et à ne pas participer à l’activité économique du pays.
L’initiative s’inspire du mouvement de protestation des latinos aux Etats-Unis en 2006 contre la politique d’immigration du gouvernement Bush. Le succès de ce boycott avait surpris commentateurs et organisateurs à l’époque.
« Il n’y a pas de revendication explicite, nous ne réclamons rien, nous sommes français à part entière » explique Peggy Derder, vice-présidente du collectif, qui tient à rappeler que les différentes vagues d’immigration ont construit 80% des autoroutes la moitié des logements et fourni 10% des chefs d’entreprise de l’Hexagone. « Nous nous sommes positionnés sur le plan économique pour que ça agisse comme un levier » ajoute-t-elle. Nadir Dendoune, journaliste et porte-parole de l’initiative, assure malicieusement qu’il va écrire « une lettre personnelle à Nicolas Sarkozy, lui-même fils d’immigré pour qu’il n’aille pas travailler le 1er mars ».
Le député PS de la Seine-Saint Denis Daniel Goldberg qui soutient l'initiative précise qu’il est lui aussi immigré de la 3ème génération. Il s’indigne de l'opposition qui est faite entre Immigration et identité nationale, dans le débat lancé par eric Besson.
Ce débat  revient d’ailleurs de manière récurrente comme un des principaux catalyseurs de l’initiative. Au point qu’un journaliste se demande si le collectif ne contribue pas à le légitimer. Visiblement la question n’est pas anodine : « S’emparer du débat, c’est peut-être le légitimer, mais ne pas y participer c’est laisser le champ libre à des conceptions éloignées de la notre » se défend Nadia Lamarkbi. Peggy Derder est, elle, moins nuancée : « On ne veut pas participer au débat, on le remet en cause ».
La démarche semble forte sur le principe et la motivation du collectif dure à entamer, mais plusieurs interrogations subsistent sur les modalités pratiques d’ un mouvement qui revendique l’échelle nationale. Différents groupes se sont créés sur facebook dans les grandes villes de France. Yamina Larbi, militante CGT de Lyon, est appelée à la tribune pour en témoigner. Le jour J, plutôt que des manifestations, des points de rassemblements festifs sont envisagés dans des lieux-symboles. Et les syndicats dans tout ça ? Peut-on envisager une mobilisation massive sans eux ? « Nous sommes en cours de discussion » assure Nadia Lamarkbi.
 

lien : http://www.lajourneesansimmigres.org/fr/

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