
A Fontenay, on s’accroche à la solidarité

A l’approche de sa semaine de la solidarité*, la municipalité de Fontenay-sous-Bois organisait vendredi 6 novembre un déjeuner de presse à La Milonga… lieu hautement symbolique puisqu’il s’agit d’un restaurant associatif tenu par un exilé chilien, issu de la forte communauté latino présente dans une ville qui a accueilli nombre de réfugiés politiques fuyant les dictatures d’Amérique Latine dans les années 70.
Sokona Niakhaté, conseillère municipale déléguée à l’interculturalité, à la promotion de la diversité et à la coopération décentralisée, est à l’origine de l’impulsion donnée à cette rencontre (avant d’assumer cette fonction élective, elle a longtemps été militante associative sur les questions de diversité culturelle) : « Au cours de cette quinzaine, la ville tient à réaffirmer son soutien aux associations, explique-t-elle. Plus de 19 associations participent à ces quinzaines, chacune avec ses spécificités. Les projets de solidarité ont permis de tisser des liens solides avec des partenaires des pays du sud, mais des jeunes d’ici issus de milieux différents ont aussi pu monter des projets ensemble et apprendre à se connaître. Il faut, pour le lien social, que ce type de projets continue à tout prix, et donc qu’il y ait des moyens pour les associations. »
Il faut dire qu’avec plus de 700 structures, le milieu associatif fontenaisien est particulièrement foisonnant. « C’est grâce au tissus associatif qui crée du lien au quotidien que pas une seule voiture n’a brûlé à Fontenay en 2005, assure Jean-Jacques Joucla, directeur du cabinet du sénateur-maire (PCF) Jean-François Voguet. Le budget alloué aux associations n’a pas baissé. Cette quinzaine de la solidarité est étroitement liée à la question de l’interculturalité qui est transversale dans le programme ».
Ce soutien est rendu possible grâce à la relative prospérité d’une ville qui accueille plusieurs sièges d’entreprises florissantes comme la Société Générale. Problème : la suppression annoncée de la taxe professionnelle changerait radicalement la donne. « Le budget alloué aux associations est en croissance cette année, assure Patrice Bedouret, adjoint au maire au budget. C’est une décision politique. Un choix que ne fait pas le gouvernement qui ne maintient pas ses objectifs en termes d’aide publique. J’espère qu’en 2010 nous pourrons avoir le même discours. Si la taxe professionnelle est supprimé, le budget risque d’être infernal à construire ! Dans tous les cas, il faut aider les associations à varier leurs sources de financement. La ville ne peut être l’unique guichet pour elles ». Témoignage de l’hécatombe que cela occasionnerait pour les finances de toutes les collectivités, le débat fait rage, y compris à droite, au Sénat.
*Du 13 au 28 novembre 2009
Lien : http://www.fontenay-sous-bois.fr/
Le programme de la quinzaine en PDF :