93 INFLUENCE : ILS RÉINVENTENT LE TERRITOIRE !

Le 19-12-2019
Par L. M. de BY US MEDIA

La vie de Sonia Boton Gboh est digne d’un roman. Lorsqu’elle a été orientée, enceinte, vers un BEP, Sonia a très vite su qu’il fallait qu’elle redouble d'efforts pour accomplir ses rêves. Après avoir réussi à intégrer une école de commerce, elle travaille pendant onze an chez L’Oréal. En 2018, elle décide de créer sa propre startup ROXANNE dans le 93. Un département qui lui est cher, reflet de son propre parcours. Comme dans toutes les belles histoires inhérentes aux habitants du « 9-3 », un faux départ peut s'avérer déterminant. Kery James le dit si bien “On est pas condamné à l'échec.”. Sonia en est la preuve vivante !

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Sonia (insérer nom de famille) et j’ai des origines tunisiennes et béninoises. Après avoir travaillé onze ans pour le groupe L’Oréal, j’ai créé ma startup ROXANNE.

Où habites-tu dans le 93 ?

Je suis arrivée dans le 93 quand j’avais 13 ans, j’ai énormément déménagé mais je me suis installée durablement à Romainville en 2014. Je connais bien la région Île-de-France et de tous les département, c’est le 93 que je préfère.

Quel est ton parcours scolaire/professionnel ?

J’ai eu un parcours scolaire assez décousu. Je suis tombée enceinte et on m’a orientée vers un BEP. J’ai vite compris que je ne trouverai pas de travail avec ce seul diplôme. Après la naissance de mon fils, j’ai repris une seconde STT puis j’ai opté pour une école de commerce. Dans ma famille, je suis celle qui a le plus longtemps été à l’école, mon père m’a toujours soutenue. Ces années d’études ont été très “sportives” pour moi, entre mon fils et la quantité de travail que je devais fournir pour réussir. J’ai effectué ma dernière année d’école de commerce à l’étranger, en Angleterre accompagnée de mon fils. Là-bas, je me suis rendue compte que ce qu’on croit être la diversité en France ne l’est pas du tout. Les gens sont plus ouverts sur les questions ethniques, religieuses etc... ça a été un vrai choc culturel dans le bon sens du terme.

En quoi consiste tes activités dans le 93 avec ta start-up ROXANNE ?

Je suis très attachée au 93. Je retrouve un peu la diversité que j’ai pu découvrir et apprécier en Angleterre. Il y a aussi une énorme solidarité entre les habitants et c’est un département qui est très dynamique.  Je me suis immédiatement immatriculée dans le 93 à mes débuts. Je me suis reconvertie dans le secteur de l’industrie musicale après mon expérience chez L’Oréal. La musique a toujours été ma passion donc j’ai choisi de monter mon agence qui fait le lien entre les artistes et les marques. On voit que les marques s’associent de plus en plus avec les artistes pour développer leur désirabilité et attirer les milleniums. Depuis quelques années, elles s’intéressent particulièrement aux artistes urbains, issus des quartiers populaires ou de banlieue. On a des exemples comme “Moha La Squale” avec la marque française Lacoste. C’est un long processus mais j’espère que ma startup réussira à dénicher des contrats de ce type, et pourquoi pas mettre en avant des artistes issus du 93.

Penses-tu que le 93 a changé sur le plan économique, social, artistique...?

Romainville, Pantin, Les Lilas, c’est le côté un peu « bobo » du 93. Quand tu vas à Drancy ou Stains, c’est n’est évidemment pas la même chose. Les villes du 93 sont toutes différentes. Cependant, il y a quand même un dynamisme commun. Il y a des choses qui se mettent en place avec le Grand Paris et ça fait plaisir de voir que toutes ces villes du 93 vont être mieux desservies par les métros. Il y a quand même un vrai développement économique, avec des centres commerciaux un peu partout. À Romainville, un grand centre commercial a ouvert ses portes récemment et va créer de l’emploi. Il faut reconnaître que toutes ces initiatives sont bonnes malgré les disparités évidentes d’une ville à l’autre.

Quelle est la différence entre le 93 et les autres départements ?

Dans le 93, il y a une grande mixité sociale. Les gens se mélangent plus facilement qu’ailleurs. Plusieurs classes sociales peuvent se côtoyer. Il y a même des personnalités qui habitent dans le 93. C’est un département riche malgré ce que l’on peut croire.

Qu’est-ce qui t’inspire le plus dans le 93 ?

Il y a une vraie dynamique entrepreneuriale dans le 93. Il y a une diversité d’entrepreneurs sur le territoire. Je n’avais pas envie d’intégrer un écosystème ou incubateur parisien parce que les entrepreneurs parisiens ne me ressemblent pas. Il y a des gens qui n’ont jamais fait de levée de fond, ou d’autres qui n’ont pas fait d’écoles ou de longues études, mais qui ont aussi de bons projets, des idées et des choses intéressantes à montrer. Ce qui m’inspire réellement, ce sont les écosystèmes du 93 et les gens qui y entreprennent. Il y a de beaux parcours !

Que faudrait-il absolument changer dans le 93 selon toi ?

En Seine-Saint-Denis, il y a encore beaucoup d’endroits et de cités où les conditions restent extrêmement difficiles (immeubles insalubres, ascenseurs en panne...). Malgré les changements notables et les rénovations urbaines, ce sont des choses à ne pas oublier et à régler de manière urgente.

Comment tu vois le département dans cinq ans ?

Le territoire va changer de manière significative avec le “Grand Paris” et les nouvelles lignes de métro. Ce que je souhaite, c’est que l’on arrive à faire venir le gens de Paris dans le 93 car il y a énormément de bonnes initiatives. Je peux notamment citer “Les ateliers Médicis” à Clichy-sous-Bois ou le Festival du film franco-arabe à Romainville. Il y a énormément de démarches culturelles et entrepreneuriales qui peuvent intéresser les autres territoires. Avec l’évolution dans les transports, le grand public viendra sans aucun doute !

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