
Un Erasmus pour les jeunes à la recherche d’un emploi

« Je ne me sentais pas de partir à l’étranger toute seule, mais là, on n’est pas lâché dans la nature… » Dans quelques jours, Lucie va quitter Meulan (Yvelines), sa ville natale, pour Londonderry en Irlande du Nord. À 23 ans elle galérait pour trouver un emploi. La mission locale des Mureaux lui a proposé de participer au programme Leonardo da Vinci, à destination des jeunes entrant sur le marché du travail. Un stage de trois mois dans une ville européenne, dans le secteur de son choix.
Leonardo da Vinci ? Un programme communautaire qui s’est fixé pour but de « soutenir la formation professionnelle ». Via l’ANPE, la mission locale, ou les entreprises, il cible les personnes sur le marché du travail : salariés en formation, demandeurs d’emploi, diplômés récents...
Parce qu’il propose aux bénéficiaires un stage allant de une à vingt-six semaines, ce programme peut être une véritable opportunité pour les jeunes qui, comme Lucie, n’ont pas le bagage scolaire suffisant pour choisir le métier de leur rêve. Travailler à l’étranger permet souvent aux jeunes des quartiers de se défaire de l’étiquette de « banlieusard » qui colle à la peau quand on a pour adresse Mantes-la-Jolie ou Garges-les-Gonesse.
Quitter le quartier
« J’ai un BEP d’horticulture, mais je ne voulais pas poursuivre dans cette voie, explique Lucie. Depuis six ans, je fais des petits boulots dans la vente. Comme je n’ai pas de diplôme, c’était le seul métier accessible. » Avec un niveau d’anglais hésitant et un voyage en Italie au collège pour seule expérience européenne, Lucie ne s’est pas laissée convaincre facilement. « J’avais peur qu’on me demande de faire un boulot que ne me plaisait pas. Mais nos choix ont été pris en compte. Ça sera une bonne expérience pour moi, et cela va enrichir mon CV. » Alors que le jour du départ approche, elle réalise que « l’Europe facilite les échanges. Dans la vie de tous les jours, on n’imagine pas tous les avantages que l’Europe peut apporter. »
A moins d’un relais efficace entre les jeunes et l’Europe, difficile de se sentir visé par ces opportunités. Le programme Leonardo, mis en place en 2006, vient de permettre à six jeunes de Meulan et des Mureaux de passer quelques mois à l’étranger. En France, c’est l’Agence Europe-Education-Formation qui gère Leonardo. Basée à Bordeaux, elle n’est pas connue des jeunes des quartiers. « Les jeunes qui viennent ne connaissent pas l’Europe, reconnaît Mauricette Malagre, de la mission locale des Mureaux. Ce qu’ils veulent surtout, c’est quitter leur quartier et apprendre une langue étrangère. » Un moyen d’élargir leur horizon, s’il est efficacement mis en valeur.
Julie Banos et Armelle Loiseau
Pratique :
Se renseigner sur le programme Léonardo : l’Agence Europe-Education-Formation France :