Patrick Lozès (Allez la France !) : « C’est un gâchis de ne pas regarder vers nos quartiers »

Le 01-03-2012
Par xadmin

3 questions à Patrick Lozès, président de « Allez la France ! »

Sur la question de la représentativité des minorités, vous proposez la fin du cumul des mandats. Si cela peut participer au renouvellement de la classe politique, cela ne va pas forcément profiter aux minorités, sachant qu’au sein des partis, ils restent souvent à la base et sont encore très peu promus en tête des listes ? 

Je prône effectivement la fin du cumul des mandats. Je pense qu’il faut être presque extrémiste sur cette question. On peut être fier des spécificités françaises, et je le suis, mais il y en a certaines pour lesquelles on ne peut être fier. Dont le cumul des mandats. 85 % des députés français sont cumulards. On ne voit cela qu’en France. Le président de la République n’a qu’un mandat et personne ne trouve à y redire. Si vous faites en sorte qu’un député n’exerce qu’un mandat sur une quinzaine d’années, automatiquement, des fonctions vont s’ouvrir aux personnes qui ne sont pas représentées aujourd’hui. C’est mécanique. Je ne pense pas uniquement aux minorités visibles mais aussi aux femmes, aux handicapés… toutes les personnes victimes d’ostracisme, de discrimination. C’est une mesure phare, on peut en prendre d’autres. Mais je préfère me concentrer sur celle-là qui est simple à appliquer et qui va amener de la jeunesse, du renouveau.

Si vous n’êtes pas élu, comment allez-vous défendre ces propositions. Allez vous présenter des candidats aux législatives ? 

Nous allons, partout où nous le pourrons, présenter des candidats. Nous sommes justement en train de les sélectionner. Il n’est pas exclu qu’on s’allie à certaines formations politiques. Mon tropisme politique n’est pas caché, je suis de centre droit, mais je ne suis pas sectaire pour autant. Nous sommes en train de discuter avec tous les partis de l’échiquier politique, tout ceux qui ont comme moi ont l’intérêt national. Pour la pérennisation du parti politique que nous venons de créer, « Allez la France », qui vient de recevoir son agrément, il ne compte pour l’instant qu’une centaine de militant mais cela va très vite augmenter maintenant que nous sommes un parti reconnu comme tel. Nous allons nous enraciner très profondément dans la vie politique française avec un triptyque : la jeunesse, l’égalité, le renouvellement de la classe politique. 

Quelles relations entretenez-vous avec les quartiers populaires ? 

Dans cette élection, je fais parti des rares qui connaissent les quartiers populaires. Moi je suis un pur produit de l’ascenseur social.  J’ai grandi à Creil, Villepinte et Tremblay-en-France. Après le divorce de mes parents, j’ai vécu avec ma mère qui a élevée seule 9 gamins, dans des zones urbaines sensibles. Sans l’école républicaine, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Aussi, je voudrais que ce qui a marché pour moi marche pour les autres. Les quartiers qu’on appelle populaires, ce n’est pas une vue de l’esprit, j’y ai vécu. Je connais les besoins, les difficultés. Je veux que les questions qui touchent à ces quartiers ne soient plus occultées. Qu’elles soient au centre de la société. Continuer à les marginaliser représente un gros risque. Nous devons nous concentrer sur ces questions. D’autant qu’elles ont un impact sur notre économie. Il y a là des atouts et il est extraordinaire que seul les étrangers, comme les Qataris qui viennent d’investir dans ces quartiers, soient les seuls à y faire appel. C’est un gâchis incroyable de ne pas regarder vers nos quartiers qui sont l’avenir de la France. La France de demain est déjà là.
 

Propos recueillis par Dounia Ben Mohamed

 

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