
United Colors of Banlieues : après les Etats-Unis, le Qatar… la Suède au secours des quartiers

Lundi 26 mars 2012 a eu lieu, sous le haut patronage de l’ambassadeur du Royaume de Suède en France, une soirée un peu particulière. Point de chocolats Ferrero offerts aux invités mais plutôt la présentation du projet suédois YUMP (Young Urban Movement Project), qui a pour vocation d’aider les entrepreneurs de 20 à 40 ans dans les quartiers à concrétiser leurs projets. Après l’OPA qatarie, c’est donc à la Suède de venir chasser sur les terres autrefois labourées par Les Etats-Unis à travers son ambassade à Paris.
« C’est la première fois que le concept suédois YUMP s’exporte. Le succès qu’il connaît en Suède promet de belles perspectives en France, où il y a beaucoup à faire pour initier une dynamique économique durable dans les quartiers. Nous avons été très honorés du soutien de monsieur l’Ambassadeur de Suède. Nous remercions tous ceux qui, grâce à leur générosité et leur implication dans les problématiques liées à l’égalité des chances en France, permettent au programme YUMP de se déployer. Nous pensons notamment à Mercuri Urval, FTPA, Vae Solis Corporate, L’Association Luc Besson, Fidus », se réjouit Tomas Fellbom, Directeur Général de YUMP France venu présenter avec le reste de l’équipe, Alexander Keiller, Serge Malik et Hicham Kochman, les objectifs du programme et lancer un appel aux partenaires financiers. YUMP France a en effet encore besoin de 500 000 euros pour boucler son budget de démarrage de 800 000 euros de la première « YUMP Académie » française.
Une business académie pour les quartiers
Car à l’origine, YUMP est une association suédoise conçue pour identifier des projets à haute valeur ajoutée. YUMP France espère révéler les porteurs de projets d’entreprises dans les quartiers en proposant un accompagnement complet et durable incluant une formation professionnelle (concept de « Business Académie ») sur six mois, un coaching par des experts spécialisés en phase de lancement pendant 1 an, ainsi qu’une aide dans la mise en réseau de l’entreprise, la levée de fonds et un suivi sur 3 à 5 ans après le lancement.
YUMP France doit s’implanter à l’été 2012 en Seine-Saint-Denis. 66% de la population y a moins de 45 ans et le département héberge le plus grand nombre de Zones Franches Urbaines (8 000 emplois et 13 villes).
Tout n’est pas pour autant gagné. Malgré le soutien du Conseil général de la Seine-Saint-Denis et de la Région Ile-de-France, YUMP France doit encore récolter des fonds. Pourquoi ne pas se tourner vers le Qatar, dont le fond d’investissement de 50 millions d’euros, annoncé en grande pompe début décembre, est gelé. Une idée provoc ? Pas tant que ça. Les intérêts convergent, puisque tous jurent la main sur le cœur : ils veulent développer les talents issus des quartiers populaires !
N.H-S