
Suresnes : un jeune homme agressé par des militants UMP

Un jeune sympathisant PS a été violemment agressé la veille du premier tour de l’élection présidentielle par des militants UMP photographiés en flagrant délit de violation du code électoral à Suresnes (92).
Najib Slassi est chez lui, samedi 21 avril matin, quand il apprend que des militants UMP ont planté tente et affiches aux couleurs de leur parti en plein cœur du marché, à Suresnes. Une violation manifeste du code électoral selon lequel la campagne s’interrompt la vieille de l’élection à minuit. Ce jeune sympathisant PS décide alors de s’armer de son réflex et d’aller prendre en flagrant délit le camp adverse. Un acte citoyen en somme. Un peu intéressé mais en toute légalité. Il prend une quinzaine de clichés et s’apprête à rentrer chez lui quand il s’aperçoit qu’il est suivi. Par deux hommes. « J’avais reconnu l’un des deux, il était au stand de l’UMP. Mais l’autre non. Ils m’interpellent et me disent : Qui es-tu ? Pourquoi t’as pris des photos ? Je leur explique. Ils me répondent : T’as pas le droit ! Tu bouges pas on va appeler la police ! Alors je leur dit que j’ai agi en toute légalité et que c’est eux qui ont enfreint la loi, et qu’ils n’ont qu’à appeler la police. Moi je rentre chez moi. »
« Pourquoi t’as pris des photos ? T’as pas le droit ! »
Il n’en aura pas le temps. Les deux hommes tentent de le maintenir sur place et de lui dérober son appareil photo. « L’un m’a pris par le bras et m’a collé au sol tandis que son acolyte m’empêchait de partir. J’ai essayé de me relever malgré les violences et de me débattre comme je pouvais mais ils m’ont replaqué au sol. Je ne voulais pas répondre à la violence, même si je boxe depuis plusieurs années, et j’ai essayé de me protéger et surtout de protéger mon appareil photo qu’ils essayaient de m’arracher. J’ai finalement réussi à me dégager. » La scène dure cinq bonnes minutes, en plein jour, sur un lieu public mais personne n’interviendra. « Les gens m’ont dit : sauve-toi ! Ce que j’ai fait et je suis allé directement au commissariat pour porter plainte pour violence aggravée en réunion et tentative de vol. » Entre-temps, il se rend à l’hôpital pour faire constater ses blessures, des contusions au niveau cervical et des hématomes sur le coup. Une dizaine de témoins, présents au moment des faits, ont confirmé ses dires. L’affaire est en cours. En attendant, l’évènement a fait le tour de la ville sans perturber la section UMP de la ville. « Je les ai revus le lendemain, ils m’ont ignoré. Personne n’est venu s’excuser. Pas même le maire de Suresnes (NDLR Christian Dupuy, UMP) qui a été alerté. Je trouve cela assez consternant. » Un climat qui annonce un second tour sous haute tension dans la ville.
D.B.M