« On ne lâchera rien »

« On lâchera rien, parce que les choses n'ont toujours pas évolué dans le bon sens. Les problèmes des banlieues ne sont toujours pas assez pris en considération, malgré 21 nuits de trouble et l'état d'urgence décrété. Nous avions consigné plus de 20 000 doléances lors de notre Tour de France après les événements. L'arrivée de Fadela Amara n'a été qu'une plaisanterie à côté ce dont on avait besoin, une tarte à la crème. Elle avait déjà contribué à la stigmatisation des habitants des quartiers, avec son association Ni Putes Ni Soumises, qui faisait passer les hommes pour de vulgaires misogynes, alors que les filles de banlieues s'en sortent souvent mieux professionnellement que les garçons et que la situation ne peut s'analyser que globalement. À peine arrivée, elle communiquait avec la formule de « plan anti-glandouille », cautionnant immédiatement les préjugés contenus dans les vingt dernières années de politique de la ville. Il faudrait que le ministre chargé de ces questions soit le numéro 2 du gouvernement, ayant aussi un droit de regard sur l'Éducation, le Travail, la Santé... Lors de la création de l'association, beaucoup étaient débutants en terme de militantisme. Certains sont partis, au gré des opportunités, mais beaucoup d'autres nous ont rejoint et le noyau dur est toujours là. On avait déjà incité les gens à participer à la politique en s'inscrivant sur les listes électorales. On a voulu aller au bout de la démarche en créant Affirmation, une liste qui participe aujourd'hui à l'action de la majorité municipale de gauche, tout en gardant son autonomie et sa liberté de parole, avec six élus dont trois avec délégation. Pour ce qui est du travail de terrain de l'association, nous continuons à tisser un réseau. On travaille avec les associations de Lyon, Grenoble, Lille, Toulouse, ou encore Montpellier. Les gens ont besoin de se rencontrer, d'échanger. C'est pour ça que nous repartirons pour un nouveau tour de France des Doléances dès 2011. »