
Mobilisation avant le procès des auteurs de la bavure contre Hakim Ajimi

L’affaire remonte à 2008, le procès en correctionnel va s’ouvrir le 16 janvier prochain. Abdelhakim Ajimi, que ses amis et sa famille appelaient Hakim, est mort à Grasse il y a près de 4 ans après avoir été maîtrisé par des policiers lors de son arrestation. « Quatre ans de combat pour que les policiers connaissent le même traitement que n’importe quel citoyen » : c’est ce qu’attend Walid Klai, président du comité Justice pour Hakim Ajimi. Une manifestation de soutien à la famille est prévue à Grasse samedi 7 janvier à 14h. Le rendez-vous est fixé en haut du boulevard Victor Hugo, lieu du décès de Hakim Ajimi. Un car au départ de Marseille est aussi prévu. Pour les Franciliens, une mobilisation aura lieu, aussi à 14h, sur l’esplanade de La Défense, à l’appel des Indignés. Dans la foulée, le procès se déroulera, à Grasse, du 16 au 20 janvier. Sept membres des forces de l’ordre seront à la barre : un policier de la BAC sera jugé pour « homicide involontaire », un second pour « homicide involontaire » et « non-assistance à personne en danger ». Un policier municipal et quatre fonctionnaires de police nationale pour «non-assistance à personne en danger.» Les deux policiers de la BAC avaient d’ailleurs été mis en examen pour homicide involontaire en 2009 puis blanchis en 2010. L’autopsie de Hakim Ajimi a pourtant révélé « de possibles signes asphyxiques » et l’un des policiers impliqué a reconnu avoir pratiqué une « prise genre clé d’étranglement ». Dans un rapport publié en décembre, Amnesty International a précisément dénoncé certaines méthodes de contrainte utilisées par les forces de l’ordre qui font courir de graves dangers aux personnes arrêtées voire qui aboutissent à des homicides volontaires ou à des meurtres. Cette “technique d’interpellation” a valu à la France une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme, en 2007, pour une affaire qui s’était produite à Toulon, en 1998 : la mort de Mohamed Saoud.
C.J