La journée sans immigrés deuxième acte

Le 25-02-2011
Par xadmin

Il n’est pas aisé de faire émerger une journée de mobilisation nationale dans l’agenda médiatique. Pourtant l’association « La journée sans immigrés -24 heures sans nous » veut assoir le 1er mars comme une journée d’hommage à l’apport de l’immigration  en France  et de refus de sa stigmatisation.

L’année dernière, les organisateurs n’ont pas obtenu la mobilisation escomptée en cette date anniversaire de l’entrée en vigueur du «code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile» (CESEDA),  symbolisant pour eux une « conception utilitariste de l’immigration ». Difficile de marcher sur les traces de l’énorme mobilisation des Latinos en 2006 contre la politique d’immigration du gouvernement Bush. Pas le même pays, pas les mêmes ressorts « communautaires » de mobilisation. Pourtant le collectif ne lâche pas l’affaire en utilisant d’autres outils de mobilisation : « Nous proposons plutôt des flash mobs que de véritables « rassemblements » explique Marie-Dominique Tatard responsable de la communication du collectif. L’année dernière il n’y a pas eu la mobilisation qu’on pensait obtenir. 200 ou 300 personnes dans une ville ce n’est pas significatif. On ne peut pas en période de crise demander aux gens de s’absenter de leur travail. On propose que les gens qui se sentent concernés signalent leur soutien en arborant le T-shirt de la JSI ou le Ruban Jaune. S’ils ont le temps ils peuvent au moins venir au flash mobs. »

 

 

Le flash mob parisien se tiendra au Palais Brongniart, ancienne bourse de Paris, pour symboliser le rapport « au travail, à l’argent. Pour rappeler l’apport positif de l’immigration, qui n’est pas un poids financier comme les politiques continuent à faire croire ».

Autre mode d’action suggéré, l’appel à ne pas consommer pendant 24 heures. Plus difficile à mettre en œuvre, il est davantage mis en avant au niveau local à l’instar du collectif de Saint-Etienne qui appelle explicitement à une « journée de non consommation ».

Comme en 2010, à part Paris, le collectif dispose de référents très mobilisés à Lyon,  Saint-Etienne et Marseille. Malgré un faible relais médiatique, Marie-Dominique Tatard reste optimiste : «  A l’approche du premier Mars on sent que ça bouge, il y également eu des appels à mobilisation à Lille et à Toulouse. Une journée du 1er mars vient de naître en Italie. Il n’y a pas le même buzz que l’année dernière, les journaux sont occupés à autre chose en ce moment [notamment les soulèvements en Afrique du Nord]. D’ailleurs nous ne les avons pas sollicités. »

Le soutien des syndicats, qui restent des acteurs clefs en matière de mobilisation est timide mais pas inexistant : « La CFDT est très présente est fait preuve de bienveillance. Ils ont fait circuler l’information dans leurs réseaux et ont émis un communiqué spécifique en interne. Les autres sont en train de bouger au dernier moment. »

Le collectif souhaite visiblement lancer une dynamique qui permettra de pérenniser cette date, sans pour autant être l’unique porteur du mouvement : « Ce mouvement est un concept qui n’appartient pas au collectif. L’idée est que toutes les personnes concernées puissent se l’approprier. Il y a pas mal de gens prêts à relayer l’information comme par exemple Rokhaya Diallo des Indivisibles ».

Pour participer à la mobilisation dans toutes les régions de France, les informations sont disponibles sur le site du collectif : www.la-journee-sans-immigres.org/

YT

 

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