J’ai fait un rêve

Le 05-03-2010
Par xadmin

Celui d’une vraie prise de conscience par la société française de l’apport de l’immigration. Il a fallu attendre l’initiative du collectif « la journée sans immigrés, 24h sans nous », pour que ce rêve prenne forme. Cette mobilisation citoyenne inspirée de la marche des latinos américains en 2006, proposait à ceux qui se sentent “immigrés” ou toujours perçus comme “issus de l’immigration” d’arrêter de travailler et/ou de consommer.
L’idée, démontrer par leur absence la nécessité de leur présence, pendant 24 heures, le 1er mars. Date choisie symboliquement pour rappeler la mise en vigueur du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile» (CESEDA), plus communément appelé le code des étrangers, qui instaure une immigration choisie sur critères économiques.
En plein débat sur l’identité nationale, des affaires des minarets suisses, cette initiative avait recueilli un écho favorable notamment sur les réseaux sociaux. Le groupe facebook recensait à lui seul, pas moins de 70 000 adhérents, et de partout, affluaient des messages de sympathie, de soutien. Malgré les mises en garde d’usage, on était donc en droit d’imaginer un succès écrasant le 01 mars. Le jour J, j’ai espéré jusqu’à la dernière minute qu’un raz-de-marée humain déferlerait sur l’hôtel de ville de Paris. Hélas, nous étions une centaine, bientôt rejoint fort heureusement par un collectif de sans-papiers. Cette désaffection en masse marque les limites de la mobilisation par le web et le désintérêt finalement de ces immigrés et enfants d’immigrés. Par manque d’information ou manque d’intérêt, ils étaient nombreux dans les magasins, aux terrasses des cafés à consommer. Par contre, étonnamment ce boycott citoyen a été un succès dans l’Italie de Berlusconi.
Dans tous les cas, le rendez-vous est pris pour l’année prochaine, le 1er mars encore, le téléphone de mon bureau sonnera dans le vide !

Nadia Hathroubi-Safsaf / Secrétaire Générale de l’association Presse et Cité
 

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