« Je lutterai contre le délit de faciès dans les contrôles d'identité par une procédure respectueuse des citoyens. » La proposition 30 du programme présidentiel de François Hollande, les militants de la cause la connaissent pas cœur. Et ils ont eu tout l'été pour rêver à un combat peut-être trop vite remporté. Le 19 septembre dernier, Manuel Valls a calmé leurs ardeurs : il n'y aura pas de récépissé lors des contrôles de police. Un matricule sur l'uniforme des policiers oui, mais un récépissé remis aux personnes contrôlées, non. Le collectif « Stop le contrôle au faciès » s’appuie sur le travail de différentes ONG, dont l’association Open Society Justice Initiative. Lana Hollo en est la représentant en France. Pour elle, les militants n'ont pas attendu le rétropédalage de Manuel Valls. Loin s'en faut. Qui plus est, le temps politique du « tout, tout de suite » n'est pas le temps militant d'un combat qui s'inscrit dans la durée.

 

 

Le combat continue, avec ou sans Manuel Valls. La saison 2 de la web-série orchestrée par le collectif Stop le contrôle faciès débarque sur internet. Le premier volet a cartonné avec plus de 2 millions de vues sur le web. Après avoir braqué sa caméra sur des rappeurs, Ladji Real a enregistré le récit des premiers contrôles d’identité de journalistes, associatifs, personnalités du monde de la finance, professeur, anonymes et quelques artistes. Le but est d’élargir la palette des témoignages. 

 

 

Il faut donc maintenir la pression avant la date du 8 octobre, jour où le Défenseur des Droits organise un séminaire intitulé « Contrôles d’identité et relation police-public : pratiques de police dans d’autres pays ». Dans la foulée, Dominique Baudis devrait par ailleurs rendre un rapport détaillé sur les contrôles au faciès mi-octobre.