Etre citoyen européen : un défi

La jeunesse Erasmus
Le 30-05-2014
Par Erwan Ruty

Alors que la défiance envers les institutions européennes augmente à chaque élection, une jeune association, liée à la Ligue de l’enseignement, a vu le jour avec pour objectif de sensibiliser les jeunes, y compris dans els quartiers, aux enjeux européens. Vladimir Sestovic, chargé de mission pour l’Alliance pour l’année européenne des citoyens, nous explique les moyens de ce projet ambitieux…

 

P&C : Le décalage entre les besoins des citoyens dans les quartiers et les dispositifs sensés leur venir en aide est une réalité. Comment y remédier ?
VS : On essaie d’intéresser les petites associations locales pour qu’elles aient accès aux informations. Les programmes de financement ne sont pas tous utilisés, ce sont des millions qui sont finalement captés par des structures qui en ont la capacité, notamment celles liées à la Politique agricole commune, ou la pêche… On développe aussi des en direction des élus, on a fait des recommandations à Martin Schultz (leader de l’Alliance des Progressiste, Socialistes et Démocrates, en campagne pour la présidence de la Commission européenne en juin), on lui a remis des recommandations. L’une d’elles, le « dialogue civil », consiste à essayer de faire reconnaître les associations comme interlocuteurs de l’Europe, au même titre que les syndicats et les entreprises.


P&C : Quel impact ont ces actions ?
VS : Il faut être conscient des limites de tout ça : de l’initiative citoyenne européenne (possibilité récemment introduite de soumettre des pétitions signées par plus de 1 million d’européens à la Commission), comme la pétition signée par 1,9 millions d’européens sur « le droit à l’eau », il n’est sorti qu’une déclaration d’intentions… On a aussi tenté de créer un « espace européen de dialogue » (près de quarante débats avec des commissaires européens). Mais cette pression peut parfois aboutir, comme avec la mise en place de la « garantie jeune », pour les 18-27 ans, qui promet, avec 6 millions d’euros, à chaque jeune européen d’obtenir un stage ou une formation. Il faut connaître les rouages pour savoir où agir. On pourrait par exemple aller voir des mairies pour qu’elles réunissent les associations locales et les former à faire des demandes de subventions, à qui, comment etc.



P&C : Comment êtes-vous venu à vous engager sur ces questions ?
VS : Je suis d’origine serbe, j’avais un parcours et des études dans les langues étrangères appliquées, il y a eu un échange entre universités française et allemandes. Mes amis serbes ou turcs ont des facilités avec les langues, sur le marché du travail, c’est très demandé. Dans le commerce, en BTS, on l’abandonne ne première année, c’est dommage. L’Europe te donne cette possibilité de te servir de ces compétences…
 

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