Circulaire Guéant: les premiers recours

Le 01-12-2011
Par xadmin

La circulaire « Guéant », du 31 mai 2011, de son vrai nom « Maîtrise de l’immigration professionnelle », durcit les conditions d’obtention d’un visa de travail en France, pour les anciens étudiants qui souhaitaient changer de statut et les jeunes diplômés à l’étranger.Témoignage d’une SSII de Lille, Additeam, qui a choisi de contester cette décision.

Perdre un projet d’envergure pour cause de recrutement impossible, c’est ce qui vient d’arriver à la SSII Additeam. Cette entreprise informatique s’est vue refuser l’embauche d’un ingénieur informatique tunisien au motif qu’il existe probablement un profil disponible en France. « Ce n’est pas le cas, nous n’avons reçu aucune réponse correspondant à ce que l’on cherche de Pôle-Emploi », explique Eric Decalf, PDG de la société. « Nous avons un besoin précis sur des technologies anciennes qui n’intéressent pas les jeunes développeurs ; ils s’intéressent seulement aux technologies les plus récentes. Nous sommes confrontés à véritable pénurie en France. C’est pourquoi nous nous sommes retournés vers l’étranger et avons trouvé ce profil intéressant.  Ce jeune tunisien a trois ans de pratique opérationnelle. »

 

« Perdre un projet pour ça, c’est rageant »

C’est donc logiquement que l’entreprise a déposé une demande d’embauche auprès de la Préfecture de Pas-de-Calais, ne doutant pas un instant qu’elle allait essuyer un refus. « C’est la première fois que nous essuyons un refus de ce genre depuis la création de l’entreprise en 2003 », expliqueEric Decalf qui a engagé un recours. « Cela prend du temps, entre 2 et 4 mois. Nous avons donc perdu le marché. Même si je vais au bout de cette action, c’est avant tout pour faire connaître cette aberration. On nous parle de crise mais on empêche le développement des PME. Perdre un marché, cela a forcément un impact sur le chiffre d’affaires et donc sur les recettes fiscales. »

Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité, a bien tenté de minimiser la portée de cette circulaire « J’ai demandé (à Claude Guéant) que cette circulaire soit appliquée avec discernement. Il faut que le discernement soit la règle », a-t-il déclaré à nos confrères de  FranceSoir.fr.

« On ne croit plus en l’Eldorado français »

Samir, cadre informatique en Algérie, s’est vu refuser à plusieurs reprises une embauche en France. « Bien avant la circulaire Guéant, j’avais déjà noté de la frilosité de la part des entreprises françaises. Certains anciens camarades ont réussi car ils avaient déjà de la famille en France et c’était peut-être plus rassurant pour ces entreprises. Là, je n’ai quasiment même plus de réponse lors de mes envois de cv, ou une réponse automatique. Depuis quelques mois, j’oriente plutôt mes recherches vers le Canada », explique le jeune homme dépité.

N.H-S

 

 

 

Participez à la réunion de rédaction ! Abonnez-vous pour recevoir nos éditions, participer aux choix des prochains dossiers, commenter, partager,...