
Axiom: "J'ai un rêve" de droits civiques

Un essai politique signé de la plume d'un rappeur ? Et pourquoi pas ! Axiom a voulu dire ou, pour une fois, plutôt écrire des choses pour toucher un public plus large, et donc sortir du petit cercle des amateurs de hip-hop. Début mars, « J'ai un rêve » est paru aux éditions Denoël, pour les jeunes et moins jeunes donc. Le livre est court : plus proche d'ailleurs du fascicule puisqu'il fait 35 pages. Mais surtout le propos est clair. On transcende la clarté quant au titre de l'ouvrage et la référence subtile faite au discours de Martin Luther King. Mais le clin d'oeil grossier est fondé. Pour le natif de Lille-Sud, les luttes de quartiers populaires en France ne sont rien d'autre que des luttes de droits civiques. Voilà le cœur du propos. Axiom se base sur le combat mené par les Noirs américains dans les années 1960 pour inviter les citoyens français à la mobilisation et dénoncer les discriminations et inégalités. Un glissement de problématique qui n'est pas vraiment dans l'air du temps. Peu importe, Axiom a voulu mettre en forme ce qu'il a sur le cœur et ce qu'il entend sur le terrain, dans le cadre des actions des collectifs au sein desquels il milite : Stop le contrôle au faciès, AC Le Feu ou encore son association Norside. Dans « J'ai fait un rêve », il défend haut et fort les bienfaits de la discrimination positive. Attention : instaurer une politique pour lutter contre les inégalité, oui. Mettre en place des quotas, non. La clarté du propos subsiste lorsque l'on évoque un terme qui fâche : la diversité. Notion que Axiom s'empresse de dézinguer. « Ce terme est raciste. Et il sert à nous enfumer. La diversité ne peut pas être un argument d'action politique », explique t'il. « La discrimination positive est nécessaire parce qu'on est républicain. » Point à la ligne.
Axiom par Presse_et_Cite
Chloé Juhel
« J'ai un rêve », éditions Denoël, 3,50 euros.