
93 INFLUENCE : ILS RÉINVENTENT LE TERRITOIRE !

Parce que la représentation compte, la jeune Byntou Kanouté souhaite, à travers sa startup “Glow & Stay”, mettre en lumière ces femmes qui ont choisi de prendre en main leur destinée, inciter celles qui hésitent à l’embrasser et inspirer celles qui la cherchent encore. Pourquoi avoir décidé d’implanter “Glow & Slay” dans le 93 ? Parce que ce dernier est un “vivier de créativité” en plein expansion, un “champ des possibles” à l’instar de “Glow & Stay” !
Bonjour Byntou, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 24 ans. Je suis née à Argenteuil dans le Val-d’Oise mais je vis actuellement à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis. Ma mère est originaire de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Sénégal et mon père est du Mali. C’est un vrai melting pot chez moi, une vraie richesse !
Quel est ton parcours scolaire et professionnel ?
J’ai passé un bac S (scientifique) puis je me suis inscrite en double licence Économie Gestion et Anglais à l’Université de Nanterre. J’ai, ensuite, obtenu un master en Marketing à l’IAE de Créteil. Je me suis par ailleurs spécialisée en management opérationnel des réseaux commerciaux. Enfin, j’ai travaillé deux ans chez Renault en tant que chargée de communication.
Pourquoi ces choix concernant tes études ?
Avec la double licence en économie gestion et anglais, j’envisageais le côté international et le côté business. Avec mon diplôme en marketing, je visais l’innovation et la création de produits.
Ta startup est basée dans le 93, peux-tu nous dire en quoi consiste son action ?
Effectivement, je suis résidente au MédiaLab 93 à Pantin. Je travaille sur le développement d’un média qui s’appelle Glow & Slay (“glow signifie “briller” et “slay” correspond à l’expression “tout déchirer”). Celui-ci met en lumière les femmes entrepreneures quelque soit leur horizon ou leur secteur d’activité. Il n’y a donc pas uniquement des femmes issue de la Tech, mais des profils variés. Le but est de montrer le champ des possibles aux femmes parce que la représentation compte !
Qu’est-ce qui t’attire le dans le 93 ?
Bien qu’il existe des incubateurs dans d’autres départements de la région, j’ai choisi le 93 car c’est un vivier culturel. Je connais plein de créatifs qui viennent du 93 et je souhaitais me rapprocher de cet écosystème. Il y a plein de choses à découvrir !
Selon toi quelle est la différence entre le 93 et les autres départements de la région parisienne ?
Le 93 est dynamique ! Il y a une volonté de faire bouger les choses, notamment par le biais de la créativité. Y’a de nombreuses associations et entreprises. L’aspect participatif est clairement visible et c’est ce que j’apprécie ici.
Du coup, pourrais-tu habiter ailleurs que dans le 93 ?
L’avantage du 93 c’est que c’est pas très loin de Paris. Il y a de très beaux endroits qui sont très bien desservis. Pantin, Romainville, Montreuil sont des villes qui bougent et que j’aime bien. J’y ai fait 2-3 festivals cet été, et c’était plutôt cool.
Quel est le lieu qui t’inspire le plus dans le 93 ?
Pantin est vraiment mon coup de cœur, même si j’aime bien Montreuil aussi. Je trouve superbes tous ces nouveaux bâtiments qu’on ne s’attend pas à voir dans le 93. En outre, il y a un certain “vivre ensemble” propre au 93, ce fameux melting pot qui me parle particulièrement !
Qu’est-ce que tu détestes le plus dans le 93 ?
Il y a malheureusement pas mal d’endroits qui sont laissés à l’abandon. Il y a certaines villes où l’insalubrité, l’insécurité posent vraiment problème. À côté de ça, on parle culture mais il y a pas mal de quartiers où les enfants n’y ont pas accès. Ils sont désœuvrés.
Qu’est-ce qu’il faudrait absolument changer dans le 93 ?
Ah ça devient politique, là ! (rires)... Toujours ce problème d’insalubrité. Si on prend la ville de Saint-Denis par exemple, t’as un côté super dynamique où sont basées des entreprises de renom. C’est beau et propre. Ce qui n’est pas le cas du côté des habitations. il y a un boom économique, une gentrification en opposition avec les quartiers défavorisés. On a l’impression de faire face à une sorte de ségrégation. Il y a deux Saint-Denis au final et c’est dommage !
Ce qu’il ne faut surtout pas changer dans le 93 ?
Tout ce qui relève des initiatives culturelles est à préserver. Concernant les activités proposées aux enfants, il faut surtout les intensifier.
Il se dit que le 93 est le laboratoire de la France de demain, qu’en penses-tu ?
C’est un laboratoire dans le sens où c’est un peu le noyau du changement, notamment au niveau des transports avec le projet du Grand Paris et ses nouvelles lignes qui permettront de dynamiser davantage le 93. Il y a plein de tests pour le futur avec des travaux partout... C’est avant-gardiste !
Quel avenir pour la Seine-Saint-Denis ?
Je vois le 93 comme le centre névralgique du Grand Paris, avec de nouvelles grosses entreprises qui viendront s’y installer. Il y aura par ailleurs, non plus deux mais une seule Seine-Saint-Denis.
Quel avenir pour toi dans le 93 ?
Ma startup est basée dans le 93, mais au-delà de cela, je souhaite entreprendre dans le 93 pour toutes les raisons que je viens d’évoquer. Je ne me vois pas m’implanter ailleurs !